Bonjour à tous,
Les conférences de la rentrée reprennent ! Dans le cadre des "rencontres avec des grands thérapeutes", la saison commence avec Bernard-Elie Torgemen le 7 Octobre à 19H dans les locaux de l'ARCHE.
La conférence est réservée aux membres professionnels de l'ARCHE et sur réservation uniquement (70 places disponible en tout)
Voici un petit mot d'Alain Héril pour présenter cette conférence :
Après l’exceptionnel moment d’intimité et de communion que nous avons vécu avec Guy Corneau, nous vous proposons d’être de nouveau au coeur de l’intime et du partage avec l’un des psychanalystes les plus singuliers que l’on puisse rencontrer.
Bernard-Elie Torgemen est singulier car intègre, foisonnant, curieux, sans concession et surtout profondément ancré au coeur même de l’Humain et de l’Inconscient. Chez lui rien n’est factice ou surjoué. Il sait se baigner constamment dans les eaux de l’authentique
C’est un psychanalyste-chaman qui porte en lui l’héritage de Françoise Dolto et qui vient nous parler de son histoire, de son parcours et au travers de cela de ses fantômes et des nôtres.
Nous vous espérons nombreux et intéressé(e)s par l’écoute d’un chemin de vie qui ne peut laisser indifférents des psychothérapeutes qui se veulent intégratifs.
Nous n’en serons que plus riches les uns et les autres avec des questionnements et des savoirs qui peuvent nous donner la possibilité d’avancer vers un monde plus épanoui et plus libre.
Alain Héril
Bernard-Elie Torgemen est né en 1954 à Oran. Il partage sa vie aujourd’hui entre sa pratique de psychanalyste à Paris et son activité de romancier essayiste et d’artiste peintre dans le Finistère. Après un parcourt atypique où il est dans les années 70, ouvrier d’état, il devient à l’âge de 17 ans moniteur éducateur dans des établissements pour enfants handicapés. Il poursuit, tout en travaillant dans le secteur hospitalier et social, des études qui l’amèneront à être successivement éducateur, psycho motricien, psychologue clinicien puis directeur d’établissements spécialisés pour enfants et adolescents en difficulté.
En parallèle à ses activités, il a enseigné en universités et dans divers centres de formation éducatifs et paramédicaux. Sa pratique analytique se veut malgré
quelques particularités dans la mouvance de Françoise Dolto. Il a créé de nombreux
groupes de paroles sur le masculin, a consacré une partie de ces activités à l’accompagnement de fin de vie. Il pratique et fait des recherches sur le chamanisme en général qu’il adapte à sa sauce en chamanisme urbain. Il a collaboré à la rédaction de divers articles pour « Psychologies magazine » d’autres journaux. Il est l’auteur d’un
essai sur l’utilisation du magique dans le soin psychique paru en 2007 sous le titre
‘’Vivre c’est magique’’ aux éditions Maren Sell. Et d’un essai sur les ‘’Histoires
extraordinaires de l’inconscient’’ publié chez Fayard en 2008.
Bonsoir!i inscription ici, via le forum? Si c'est le cas, alors je m'inscris! Merci bcp pour cette nouvelle rencontre!.
Severine Duhau-le Hung
Les inscriptions se font par téléphone au 01 53 16 32 75 ou info@arche-hypnose.com
:)
sylvievie
16/09/2011, 13h53
psychanalisme et chamanisme...magique et inconscient ...hummmmm ;-)
je ne serai pas à paris à cette date , ce sera filmé ? on pourra en profiter quand même ?
je vous souhaite une belle conférence
Bonjour
Un beau parcours de vie qui me plait bien .
J’espère aussi que la conférence sera filmée.
Une bonne rentrée à tous .
Chatounette
18/09/2011, 13h31
Je peux m'inscrire? Il y a encore des places?
Bonjour,
Inscrite a la conference de B.E Torgemen que je ne connaissais pas auparavant, j'ai voulu en savoir plus.
J'ai donc commande "vivre c'est magique!" - que j'ai terminé en 2 jours, happée par ces récits vivants et pleins d'humanité qui me font attendre avec impatience le 7 octobre ...
D'ores et deja, merci pour cette belle découverte
Oui il reste encore quelque places, pensez à téléphoner directement pour réserver, c'est mieux ! :)
Chatounette
28/09/2011, 11h25
Je viens de téléphoner et suis inscrite. :-)
alors rectificatif ... la conférence est à 19h et non 21h comme annoncé.
bien à vous
Bonjour!
Cette conférence n'a pas été filmée. J'y ai pris quelques notes et je les ai mises en forme sous forme d'un "témoignage" plus que d'un compte-rendu, car j'ai vraiment apprécié ce moment et j'avais envie de le faire partager à ceux qui n'ont pu y être. J'espère que ces lignes vous en restitueront les quelques idées clés...nb : toutes les modifications ou ajouts sont les bienvenus !!!
bonne journée à tous
Séverine
Conférence Bernard-Elie Torgemen
Le 7 octobre 2011
Lorsque l'Arche a annoncé la conférence d'un "psychanaliste-chaman", forcément j'ai été intriguée.
Lorsque j'ai vu sur Amazon le titre de son premier livre, Vivre c'est Magique, forcément je l'ai acheté.
Et lorsque j'ai dévoré ledit bouquin en 48h, larmes incluses, forcément je me suis attendue à une conférence particulière.
Je n'ai pas été déçue...
Il n'est pas vraiment possible de résumer de manière structurée le contenu de ces 2 heures, car le propos n'était pas d'y dérouler une conférence thématique, mais plutôt d'y raconter une histoire - son histoire, celle d'un homme qui a rencontré la thérapie presque par hasard - le hasard, cette chose qui n'existe pas. Une histoire atypique, trucculente, émouvante souvent, mais surtout pleine d'une humanité qui a trans-piré à chaque instant et nous a donné à tous, hypnos, analystes, psys installés ou en formation dans l'assistance (la soirée était organisée par Indigo) , une superbe leçon de thérapie. Quelques idées simples mais fondamentales, qu'il nous livre à sa généreuse manière, "brut de fonderie"...
"Être" thérapeute
A peine assis dans cette salle de l'Arche accessoirisée, une fois n'est pas coutume, d'un écran (qui projette l'image d'un tableau avec le nom du conférencier et la mention : psychanalyste- chaman - peintre), et d'une table qui porte notamment un plat rempli d'une montagne...d'oeufs durs (!), nous sommes accueillis par B.E Torgemen qui nous demande aussitôt...de nous lever.
Il se présente, en effet, en nous donnant son nom, son origine (Oran), et précise qu'il est juif : en acceptant de participer à cette soirée, il n'avait pas pensé qu'elle aurait lieu un vendredi soir, et il a concilié sa volonté de respecter son engagement envers Alain Heril et sa pratique religieuse en nous associant au Shabbat. Il nous désigne les oeufs, les olives et l'anisette, ainsi que le chandelier, et nous en explique la signification : la Vie pour les oeufs, la Mort pour les olives (une olive n'a aucun goût quand elle est sur l'arbre, elle prend sa saveur quand elle tombe) et la Fête pour l'anisette! Il nous demande de fermer les yeux 20 secondes pendant que sa femme allume les bougies, puis nous convie à partager ce qui est pour lui le dernier repas avant 24h, en nous embrassant avec un Shabbat Shalom que nous nous approprions naturellement.... La soirée est lancée.
Bernard-Elie Torgemen nous remercie pour le partage, et enchaine sur sa première idée : "Que vend un thérapeute?" --> réponse : il ne vend pas une compétence, une technique, non, avant tout, Il SE VEND LUI-MÊME! Si ses clients viennent le voir, c'est pour suivre une thérapie avec lui - être thérapeute, c'est d'abord être soi-même, et assumer ce que l'on est. Ce qu'il est, c'est cet homme, juif, qui souhaite partager avec nous : ainsi, le début de sa conférence n'est pas une posture ou un artifice d'orateur pour capter notre attention, mais un témoignage de qui il est - et qu'il utilise.
Il se livre à notre observation : " Que ressentez-vous face à moi?" --> il fait référence aux représentations totémiques, et assume son image "d'ours de 125kg". Le thérapeute doit accepter le regard de son patient, il ne s'agit pas d'une relation unilatérale. De même que sa voix se fêle quand il mentionne son père disparu il y a deux ans, il s'affiche face à nous tel qu'il s'affiche face à ses patients, et l'on sent qu'il ne triche pas. S'il est nécessaire d'avoir une posture de thérapeute (celui qui inspire confiance et qui ne doute pas, indispensable pour créer chez le patient la croyance du succès), il est tout aussi important d'être soi-même ET thérapeute.
Le magique, clé d'une thérapie
Il nous explique que sa particularité, dans la pratique thérapeutique, c'est d'utiliser (et de vendre!) le magique - pas la magie, mais LE magique, qu'il définit comme ce moment particulier qui fait basculer une thérapie, qui rend à un moment donné la séance unique!
NB : je pense bien sûr à ce que nous dit Kevin réguliérement, qu'une séance (d'hypnose, mais par extension une première séance de psychanalyse) ça doit être précieux car c'est le moment où la vie de la personne peut être transformée!
L'importance de la première séance
Pour B.E Torgemen, qui aborde la thérapie sous un angle "longue durée", tout se joue à la premiere séance.
Il indique qu'entre le thérapeute et le client, il doit y avoir ce "fit'" qui leur permet d'entrer en relation et créer le contact - il précise que l'on ne peut pas être le thérapeute de tout le monde (particuliérement dans le cadre d'une psychanalyse).
Un thérapeute doit entrer en relation avec l'autre - c'est à dire potentiellement s'ouvrir aux questions ( cf un psychanaliste jamais ne répond à une autre question autrement que par une autre question! -sauf pendant cette premiére séance où il s'agit de créer l'échange, la confiance - et celle-ci ne peut pas être créée si le thérapeute ne donne pas un minimum de lui-même.
Il y a ds une thérapie des dynamiques d'échec et des dynamiques de succès : il est important d'avoir confiance ds le thérapeute qu'on va voir, il faut avoir a priori le succès en croyance!
Une première séance est une séduction : il faut créer quelque chose de magique et donner de soi (ex qques indices vivants qui nous rendent humain, et qui permettent à l'autre de se laisser embarquer - nb un robot n'entraine personne!)
L'homme derrière le thérapeute
Le ressenti est essentiel : il y a l'écoute (la qualité de l'écoute), le regard lors du premier rapport entre le thérapeute et le patient- et c'est cet ensemble de ressentis échangés qui va conditionner la relation.
NB le thérapeute doit se laisser aussi regarder!
Le thérapeute a des ressentis ( dégouts, peurs, envies...) = il faut se mettre face à face! Nécessité d'ouvrir les yeux, de regarder dans le corps, de recevoir les émotions - si il n'y a pas de ressenti c'est que la relation thérapeute/ patient n'est pas possible.
Il nous enjoint de pas avoir peur de nos ressentis, il est nécessaire d'accueillir et d'accepter ses visions, d'instaurer le climat du magique = c'est à dire créer le decalage qui va bien pour que la séance soit "autre chose" et qu'il puisse s'y produire "l'extra-ordinaire" (= qque chose auquel on ne s'attend pas).
Le thérapeute a également un corps : il rassure avec son corps, il nous explique que lui-même créé beaucoup de contacts, prend ses patients dans ses bras, les embrasse pour leur dire bonjour…Pour cet home du sud, le contact physique est un élément de relation fort, et un élément à part entière de son approche thérapeutique.
Tout cela, il nous le livre au gré des anecdotes que nous amène sa mémoire.
Le gamin émigré et dyslexique qu'un corps déjà imposant prédispose à la baston. L'ado repéré par un éducateur qui le met simultanément sur le chemin de l'expérience - éducateur à 17 ans dans des conditions particuliérement difficiles, celles oú personne d'autre ne veut aller- et sur le chemin de l'éducation - apprendre à lire, à écrire...Le jeune homme confronté trés vite à la mort et au deuil, qui se forme sur le tas à l'accompagnement en fin de vie dans des hopitaux-mourroirs, avec pour seul bagage son instinct et ses prières...Son parcours enfin, auprès de Françoise Dolto, Anne Ancelin…
Quand il nous parle de l'homme derrière le thérapeute, on le croit - il est devant nous, au premier plan!
Le thérapeute et ses fêlures
Le Magique, tel qu'il le pratique, prend souvent la forme de courtes périodes de transe au cours de séances de psychanalyse, ou de discussions avec des "fantômes" au travers de la flamme d'une bougie...
Forcément, le discours est un peu atypique!
Se pose alors la question du chamanisme : quand l'a-t-il rencontré, et comment l'intégre-til à sa pratique?
Il nous conte son apprentissage du chamanisme auprés de diverses tribus indiennes, au Canada notamment, mais nous met en garde contre une expérience qui peut vraiment être lourde de conséquences si elle est mal accompagnée.
Le chamanisme lui a notamment servi à se mettre face à ses fêlures, dans les moments difficiles de sa vie. Il nous explique en effet qu'un thérapeute a intérêt à explorer ce qu'il appelle "ses propres espaces psychotiques", parce que forcement un patient va toucher ça du doigt, à un moment ou un autre - il faut être à l'aise avec, assumer - là, seulement on peut s'ouvrir à l'autre.
Pour lui, il est Important de savoir lâcher-prise : il faut parfois accepter de laisser faire, de poser des questions sans réponses et d'accepter ce manque de réponses.
La fin de la conference est essentiellement consacrée au récit de ses experiences d’accompagnement de personnes en deuil, ou de l’accompagnement fin de vie. Il nous livre son vécu, et ce qui constitue pour lui le plus dur à gérer en thérapie : le deuil, d’un parent notamment. Il nous confie son approche trés empathique, et le fait que de plus en plus, il lui arrive de pleurer, le soir, à l’issue d’une séance difficile : ici, la question de la protection de soi-même en tant que thérapeute peut-être posée.
Je repense à Jacques Salomé qui, dans la même salle il y a quelques mois, nous exhortait à la prudence, à la nécessité de se protéger, de prendre du recul une fois la séance terminée pour éviter de se faire mal en absorbant les problèmes de nos patients… Deux approches différentes pour 2 thérapeutes avec un fort dénominateur commun : leur humanité.
Lorsqu’il nous interpelle pour se livrer à nos questions, il est face à un grand silence : touchés, émus, nous avons tous du mal à reprendre la parole. C’est dans l’intimité d’un dernière accolade que chacun ira lui dire un merci plus personnel, une fois la conférence terminée.
Merci Sev pour ce beau compte rendu, riche d'enseignements et qui illustre qu'un thérapeute qui partage les problèmes de ses patients, risque d'être vite un thérapeute qui a besoin d'être soigné..... gare au coté éponge.
Merci Sev pour le partage .
Cette phrase "Il nous confie son approche trés empathique, et le fait que de plus en plus, il lui arrive de pleurer, le soir, à l’issue d’une séance difficile " me fait frémir !
Vaste sujet que d'allier empathie, compassion et détachement .
Bonjour Séverine,
Merci pour ce compte rendu ! Je n'ai malheureusement pas pu être des votres lors de cette conférence, qui de plus n'était pas filmée... mais j'ai eu plusieurs témoignages de personnes visiblement très touchée par la rencontre.
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