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Voir la version complète : Article : Actua Psy, journal des psychothérapeutes.



Kyrios
30/12/2005, 12h03
Voici un article sur la psychothÈrapie, basÈ sur une critique de livre.
PlutÙt pertinent.


Actua-Psy, le journal des psychothÈrapeutes - N∞ 119
Comment choisir son psychothÈrapeute ? Attention risque de pratiques dÈviantes !

Par Martine Maurer – Lecture critique de Patrice Ranjard

Comment choisir son psychothÈrapeute ? Le titre est excellent. Il a probablement fait vendre. On peut le craindre, car le livre ne tient pas la promesse du titre. Le vrai titre serait : “Il faut interdire ‡ certains pervers dangereux de se dire psychothÈrapeutes”. Au reste, l’auteure le dit dans sa conclusion (p.287) : “Il n’est pas acceptable que des professions estimables servent de laisser-passer ‡ des leaders pathologiques qui embrigadent les patients dans des dÈrives perverses ou sectaires”.
Le plus gros du livre Èvoque les choses effarantes dont sont capables des pervers une fois qu’ils ont attirÈ des clients en se disant psychothÈrapeutes. Mais tout est faussÈ dËs le dÈpart par un clivage prÈalable qui oppose ces “pseudo-professionnels” aux vrais professionnels. Or les moyens donnÈs au lecteur de distinguer les uns des autres sont trompeurs. Du cÙtÈ des vrais professionnels l’auteure place les psychiatres et les psychologues cliniciens, plus une catÈgorie qu’elle nomme les psychothÈrapeutes NMNP, ni mÈdecins ni psychologues. Dont elle fait provisoirement partie, puisque, d’aprËs la quatriËme de couverture, elle est “inscrite en DESS”.

Je ne peux que me rÈjouir de voir prise en compte une catÈgorie dont je fais Ègalement partie. L’ennui c’est que, selon cette classification, les pervers font forcÈment partie de cette mÃme catÈgorie, puisqu’ils sont de pseudo professionnels et que les diplÙmÈs sont de vrais professionnels. Ce n’Ètait peut-Ãtre pas l’intention consciente de l’auteure, qui Ècrit p.46 que “les dÈviances rÈpertoriÈes touchent des individus issus des trois catÈgories de praticiens”, mais c’est ce qui ressort de son livre : les diplÙmÈs sont fiables, ils ne sont jamais fous ni pervers.

AprËs un bref hommage ‡ quelques bonnes pages, je prÈsenterai le clivage et sa fonction, puis le dogmatisme de l’ouvrage et ses dangers et enfin les solutions prÈconisÈes par l’auteure.


Quelques bonnes pages.

Une bonne dÈfinition de la psychothÈrapie (p.22), de pertinentes questions sur la formation dans les Ècoles (p.45), une observation sur l’Ètonnante capacitÈ des clients ‡ s’adapter ‡ des comportements pourtant vraiment inadmissibles (p.122) et un excellent chapitre sur les “contraintes, engagements et abus financiers : “Le patient n’a pas ‡ Ãtre soumis ‡ des exigences de durÈe (…). Le patient n’a pas ‡ Ãtre soumis ‡ des obligations de financements anticipÈs (…)” (p.123). Mais l’auteure ne semble pas s’apercevoir que ce chapitre contient de prÈcieux ÈlÈments de rÈponse ‡ la question du titre : des questions ‡ poser avant de s’engager.


Un clivage protÈgeant les diplÙmÈs

La plus grande partie du livre est consacrÈe ‡ dÈcrire des pratiques inacceptables. Quelques exemples : “la prÈdation du transfert”, “manipulation mentale”, “abus financiers”, “l’Ètau de la fidÈlitÈ”, “rapt du thÈrapeutique”, “processus dÈlirants”… “Ces personnes dÈviantes opËrent une cannibalisation du transfert, une dÈvoration de la pensÈe d’autrui…” (p.70). “La grandiloquence hystÈrique ou narcissique du pseudo-thÈrapeute ou ses ÈlÈments psychotiques envahissent le champ de rÈflexion et de mise en sens du patient” (p.55). Il semble que l’auteure rËgle des comptes : on sent de la haine. Les exemples sont nombreux, convaincants, mais souvent longs et leur origine est maintenue dans le flou : “certains sites”, “plusieurs lieux”. Ce n’est pas qu’on en doute, et l’on peut comprendre les prÈcautions (risques de procËs), mais il y a tout de mÃme quelque chose de gÃnant ‡ se voir assÈner des exemples sans que rien ne soit dit du mode de recueil des informations.
Il existe donc des pervers dangereux qui se disent psychothÈrapeutes. Mais ‡ quoi les reconnaÓt-on ? Le livre les dÈcrit, mais ses descriptions ne pourraient Ãtre utiles qu’‡ des patients dÈj‡ engagÈs avec ces pervers. Or, s’ils y sont encore, c’est qu’ils ont prÈfÈrÈ “s’adapter” ! Pour ceux qui n’ont pas encore choisi, le livre contient un syllogisme, explicite dËs les premiËres pages, et en filigrane tout au long :
1 les pervers dangereux sont des non-professionnels ou des pseudoprofessionnels.
2 les diplÙmÈs sont des professionnels, ils ne sont pas des pseudoprofessionnels.
3 donc les diplÙmÈs ne sont pas des pervers dangereux.

L’auteure dÈfinit dans une note les non-professionnels : “personnes se disant psychothÈrapeutes et n’ayant aucune formation, supervision et thÈrapie personnelle associÈes” (sic) (n.17 p.35). Selon cette dÈfinition, les diplÙmÈs, qui sont de vrais professionnels ont formation, supervision et thÈrapie personnelle. Or d’aprËs l’auteure elle-mÃme, ce n’est pas exact : “Certains psychologues cliniciens exercent uniquement ‡ partir de leur savoir thÈorique (…). Certains recourent ‡ de la supervision rÈguliËre (…). Actuellement, pour les psychologues cliniciens, il n’y a pas d’obligation de psychothÈrapie personnelle (…)” (p.32). Il faudra attendre la fin du livre pour dÈcouvrir que l’auteure n’approuve pas cela, et prÈconise thÈrapie personnelle et supervision pour les professionnels.
Elle affirme sans ciller que : “Les psychiatres, psychologues cliniciens et psychothÈrapeutes ayant une formation clinique universitaire et/ou connexe exercent leur profession de faÃon intËgre”. Sic ! C’est en toutes lettres page 41. Je viens de regarder les dix derniers dossiers de dÈontologie du SNPPsy (viol, abus sexuels, cruautÈ mentale) : trois concernent des psychothÈrapeutes mÈdecins et deux des psychologues cliniciens. Elle cite un propos inadmissible d’un pseudo-thÈrapeute : “Vous n’avancez pas dans votre thÈrapie parce que vous ne faites pas ce qu’il faut. Vous n’avez vraiment pas dÈcidÈ de guÈrir” (p.60). Mais je me souviens d’avoir reÃu dans mon cabinet un client qui s’Ètait entendu dire prÈcisÈment cela, et durement, par un psychologue clinicien diplÙme…

Le clivage n’est pas qu’entre pervers et diplÙmÈs, il est entre les pratiques : il y a les pratiques perverses, terriblement dangereuses, et les pratiques “normales”, bonnes, des vrais professionnels. La rÈalitÈ est Èvidemment bien plus “continue”. La plupart des professionnels (diplÙmÈs ou non) ne sont ni mauvais ni bons ; mÃme s’ils sont “bons”, il arrive qu’ils se trompent, ne contrÙlent pas leurs rÈactions (leur contre-transfert), n’en parlent pas en supervision parce qu’ils ne s’en rendent pas compte, etc. et ils ne sont pas pour autant d’abominables leaders pathologiques. Le danger du livre est l‡ : faire croire que les praticiens sont soit bons, soit mauvais. Le plus grand danger Ètant de faire croire qu’il suffit d’un diplÙme pour garantir qu’on fait partie des bons.

Car ainsi un lecteur, qui serait dÈj‡ engagÈ avec un diplÙmÈ, se voit interdire de brancher son esprit critique : “Dans le cadre thÈrapeutique vrai et sain, le refus ou la difficultÈ ‡ accepter l’ÈnoncÈ fourni par le praticien de la psychothÈrapie normalement compÈtent, est en soi une rÈsistance” (p.156). Serait-il impossible qu’un praticien normalement compÈtent se trompe ? Et que le patient le sente ?

Nous sommes l‡ devant une trËs ancienne contradiction de la psychanalyse :
UN : un patient qui critique son psychanalyste ou la psychanalyse est dans le transfert et dans la rÈsistance…
DEUX : on reconnaÓt qu’il est difficile de former des psychanalystes et qu’il en est de “mauvais” ; on reconnaÓt que les psychanalystes peuvent se tromper…
TROIS : la contradiction entre ces deux affirmations ne doit pas Ãtre ÈtudiÈe.

Freud a rendu possible cette contradiction en rejetant sa “neurotica” (1896) pour la remplacer par la thÈorie des pulsions. Lui-mÃme n’a jamais perdu tout contact avec le trauma ni avec son attitude de dÈpart (“que t’a-t-on fait mon pauvre enfant ?”), mais beaucoup de ses disciples ont refoulÈ toute critique des parents et montÈ une garde vigilante contre tout retour du refoulÈ.

Dans son Ètude de Blanche-Neige, Bettelheim reconnaÓt que les parents narcissiques dÈtruisent leurs enfants, mais Ãa ne l’empÃche pas d’analyser que ce n’est pas la reine qui est jalouse de Blanche-Neige, mais la jeune fille qui projette sa jalousie œdipienne sur la mËre. De la mÃme faÃon, chez les narcissiques de Kemberg (*1), “on trouve lorsqu’ils ont deux ou trois ans, une absence de chaleur normale et d’intÈrÃt pour autrui, et une attitude destructrice et brutale, anormale, trËs facilement activÈe”. Mais lorsque plus tard, sur le divan, le narcissique accusera sa mËre “d’absence de chaleur et d’intÈrÃt etc.”, le psychanalyste entendra “la haine pour la mËre dÈformÈe”.

C’est la contradiction inhÈrente ‡ la thÈorie des pulsions :
- Il existe des parents qui traitent mal, aiment mal leurs enfants.
- Mais lorsqu’un analysant se plaint de ses parents, il est dans le fantasme et la projection de ses propres agressivitÈs : ce serait une erreur de le croire et une faute de le plaindre.

Ceci nous mËne ‡ la fameuse neutralitÈ bienveillante et au dogmatisme de Mme Maurer.
“(Le pseudo-professionnel) est un sujet sÈducteur qui manie l’empathie (…) avec brio, donnant au client la satisfaction artificielle et incontournable d’Ãtre compris, ÈcoutÈ, soutenu…” (p.52). “(…) le vÈritable intÈrÃt que porte un professionnel compÈtent en respectant la neutralitÈ bienveillante” (p.53). “Dans l’abus d’autoritÈ, le professionnel dÈviant contourne les rËgles qui se rattachent ‡ la neutralitÈ bienveillante. Celle-ci a ÈtÈ instaurÈe par Freud et n’est contestÈe par aucune Ècole de psychothÈrapie”. (p.88. v. aussi p.137).

Personne, en effet, ne conteste que le psychothÈrapeute doive Ãtre neutre ni qu’il doive Ãtre bienveillant. Mais on peut contester la “neu-tra-li-tÈ-bien-veil-lante”, expression toute faite et incantatoire o˘ chacun des deux mots perd son sens. Sous couvert de neutralitÈ bienveillante, on voit des psychanalystes chaleureux, et d’autres qui sont glacÈs. La diffÈrence peut Ãtre considÈrable. Et ses effets dÈfinitifs. Mais, pour l’auteure, ne pas dissimuler son Èmotion devant certaines souffrances subies par le patient, c’est sortir de la neutralitÈ bienveillante. Les reprÈsentations qu’elle se fait de la compassion et de la sollicitude rendent ces deux attitudes incompatibles avec la “neutralitÈbienveillante” et donc avec l’exercice de la psychothÈrapie : “Nous avons dÈj‡ abordÈ l’impact de la sollicitude, de la compassion, de la sÈduction dans le majoration du transfert” (p.136). “La compassion, la pitiÈ sont avant tout des ÈlÈments toxiques et contre-transfÈrentiels non traitÈs (…)” (p.138).
On peut soutenir l’inverse : que c’est justement la neutralitÈ qui majore le transfert, surtout lorsqu’elle est froide. Mais pour Ètudier cette question, il faudrait pouvoir discuter entre praticiens de la neutralitÈ froide et praticiens de la neutralitÈ chaleureuse. Et on ne peut pas discuter avec des personnes dogmatiques.

Mme Maurer revendique que soit Ètablie “la limite entre ce qui est un rÈfÈrentiel psychothÈrapique et ce qui ne l’est plus” (p.93), mais sa reprÈsentation du psychothÈrapique est Ètroite et “sans cette base indispensable (…) il est fort probable que l’option proposÈe soit autre chose qu’une psychothÈrapie”. Elle verrait volontiers exclure du psychothÈrapique toute pratique du toucher, tout travail en piscine, toute recherche d’enrichissement par les cultures non-occidentales, jusqu'‡ toute prise en compte de la “dimension spirituelle” (v. gr.94 sq., 171 sq.).
Voici un bon exemple de position dogmatique : “Faut-il continuer ‡ inclure la transe (mise en transe des patients qui sont invitÈs ‡ danser sur des musiques trËs rythmÈes), la recherche de revÈcu des vies antÈrieures dans les pratiques dites psychothÈrapiques, ou ne sommes-nous pas sÈrieusement dans un autre domaine ?” (p.96). Mme Maurer ne connaÓt pas ce dont elle parle et suggËre donc d’exclure ce qu’elle ne connaÓt pas et dont elle n’imagine pas les fondements. La danse sur musique rythmÈe produit des effets corporels, des modifications dans la chimie du cerveau et donc dans la disponibilitÈ du psychisme. Aucune raison de l’exclure du travail psychothÈrapique. Quant aux vies antÈrieures et au transgÈnÈrationnel, aprËs avoir lu Grof, Ancelin-Schutzberger et Gaulejac, je ne vois pas comment on pourrait expÈdier tout cela d’une pichenette dans les tÈnËbres extÈrieures : on peut Ãtre surpris, on peut s’Ètonner de ne trouver aucune explication dans notre paradigme scientifique en cours, on peut dÈcider d’Ècarter tout cela, mais on ne peut pas rejeter avec mÈpris. On ne peut pas affirmer que Ãa ne fait pas partie de la psychothÈrapie.

Il y a plus dangereux parce que plus concret :
- Le rythme des sÈances :
(p.97 et note) “On ne peut parler de dÈmarche psychothÈrapique que si le praticien propose au patient un rendez-vous individuel par semaine* d’une demi-heure ‡ trois quarts d’heure minimum (…).
*Les consultations qui s’organisent sur un rythme de quinze jours (…) ne sont pas des procÈdures de psychothÈrapie (…)”.
Les psychanalystes discutent encore si, ‡ moins de quatre sÈances par semaine il s’agit bien de psychanalyse ! Mais pour des raisons purement Èconomiques, ils en sont venus, comme tout le monde, ‡ travailler sur une sÈance hebdomadaire. En appelant cela “psychothÈrapie”. Actuellement ce rythme semble le plus rÈpandu. Mais quantitÈ d’exceptions sont possibles en fonction de nombreux facteurs, en particulier le passÈ thÈrapeutique du client. Quoi qu'il en soit, il en ressort que, pour l'auteure, on est un vrai professionnel que si on fait comme elle dit.
- La tenue vestimentaire
Conseils au candidat ‡ une psychothÈrapie, se poser la question suivante : “Iriez-vous travailler dans la mÃme tenue que celle qu’il porte lorsqu’il vous reÃoit ?” (p.292). Ironisons : ‡ quand l’obligation du costume trois piËces avec cravate ou du tailleur Chanel ? Certes, on voit bien ce qu’elle veut dire : il y en a qui exagËrent… Mais ce n’est pas ce qu’elle Ècrit !
- Patient ou client ?
Pour Mme Maurer, en psychothÈrapie, les gens sont des patients, pas des clients. “Dans la procÈdure dÈviante, le patient devient aux yeux du pseudoprofessionnel un simple client, un “objet” de gain financier” (p.53). Ironisons encore : il n’arrive jamais qu’aux yeux d’un psychiatre ou d’un psychologue clinicien, le patient soit surtout un “objet de gain financier” ! Mme Maurer peut bien avoir les reprÈsentations qu’elle veut des concepts de patient et de client, mais elle ne peut pas prÈtendre que sa reprÈsentation soit la seule juste ! Nous sommes nombreux ‡ parler de clients plutÙt que de patients, et, en ce qui me concerne, je sais pourquoi : parce que je ne me ressens pas comme un soigneur de malades, mais comme un sujet avec un autre sujet. La dissymÈtrie de la relation n’implique pas d’inÈgalitÈ. Dans ma reprÈsentation du concept de patient, il y a non seulement dissymÈtrie, mais inÈgalitÈ. Le client, lui, a peut-Ãtre sur cette question (ÈgalitÈ ou inÈgalitÈ) des reprÈsentations diffÈrentes, mais cela sera un jour ou l’autre travaillÈ dans la relation.

Les solutions proposÈes : un dÈsastre !
Dans une troisiËme partie, Des rËgles pour une profession, l’auteure propose de “renforcer les critËres de la profession” (chapitre IX). Trois moyens pour cela : cinq critËres, treize interdits et… cerise sur le g‚teau : des tests de personnalitÈ !

Cinq critËres :
Comme ils ne sont que cinq, je les citerai en les commentant un par un : (p.215 sqq.) Proposition de cinq critËres cliniques fondamentaux pour Ãtre psychothÈrapeute (…). Ces critËres sont les suivants :
-“Ãtre porteur d’un refoulement rÈussi de sa propre sexualitÈ infantile. Le psychothÈrapeute gagne donc ‡ avoir effectuÈ un travail thÈrapeutique suffisamment structurant pour lui-mÃme et ‡ avoir explorÈ, identifiÈ et rÈgulÈ ses zones pathologiques”.
Acceptons la seconde phrase, sauf le “gagne ‡”, trËs insuffisant ; ce n’est pas qu’il y gagne : il s’agit d’une condition sine qua non de l’exercice de la profession. La premiËre phrase, “un refoulement rÈussi de la sexualitÈ infantile”, est inacceptable. Elle ne signifie rien hors de la thÈorie freudienne, qui, rÈpÈtons-le, ne constitue pas en totalitÈ un savoir sur l’homme ; mais un ensemble de propositions historiquement datÈes et dont nul ne peut aujourd’hui dire ce qui restera comme “savoir”. Si Freud avait vÈcu ‡ une autre Èpoque que la sienne, la thÈorie du dÈveloppement qu’il a construite ne serait pas la mÃme. Il ne s’agit pas de nier la sexualitÈ infantile facilement observable, mais de rappeler que la sexualitÈ des enfants dÈpend de la culture ambiante ‡ l’Ègard de la sexualitÈ : la premiËre fois que le futur Louis XIII fait dans ses draps “une carte de France”, on publie cet heureux ÈvÈnement ; au temps de Freud, on vit boutonnÈ jusqu’au cou et les hommes suivent les femmes dans la rue dans l’espoir d’apercevoir une cheville ; aujourd’hui une femme “normale” peut “draguer” et passer une nuit avec un homme qu’elle oubliera le lendemain. Il est Èvident que le statut de la sexualitÈ dans l’Èducation des enfants n’est pas le mÃme dans l’un et l’autre cas. Evident aussi que les soins aux bÈbÈs puis l’apprentissage de la propretÈ varient beaucoup selon les lieux et les temps. Ce qui chez Freud est dit “oral”, “anal”, “phallique”, etc. varie selon les sociÈtÈs. Donc ce “critËre”, “Ãtre porteur d’un refoulement rÈussi de sa propre sexualitÈ infantile” est sans aucune valeur. ¿ tout prendre, il vaudrait mieux dire : “n’Ãtre ni nÈvrosÈ, ni pervers” : on ne serait guËre plus avancÈ, mais au moins on ne serait pas enfermÈ dans une thÈorie ‡ bien des Ègards pÈrimÈe. Une autre critique qu’on peut faire ‡ ce critËre est qu’il est invÈrifiable.
-“Ãtre dans la capacitÈ de reconnaÓtre le patient comme sujet pensant et individuÈ et Èprouver pour ses patients une rÈelle empathie liÈe ‡ une estime, un respect fondamental de tout Ãtre humain en tant que personne adulte, responsable (…)”.
On ne peut qu’Ãtre d’accord, Malheureusement, c’est difficile ‡ vÈrifier. Or, le propre d’un critËre est de pouvoir Ãtre vÈrifiÈ.
- “Ãtre en accord avec le discours culturel et un discours professionnel partagÈ par un ensemble socialement acceptÈ et reconnu”.
C’est l‡ rien moins qu’une proposition de clivage intÈrieur/extÈrieur. Une exigence de conformisme. Aucune crÈativitÈ, aucune invention, aucune “variance” n’est possible avec un tel critËre.
-“pouvoir confronter son discours au discours d’un tiers qui lui permettra d’extraire son langage de toute assertion dans l’arbitraire et introduira une triangulation au sein de l’apparente dualitÈ relationnelle avec le patient”.
Voil‡ une faÃon bien sophistiquÈe de dire que le psychothÈrapeute doit Ãtre constamment en supervision, quelle que soit son expÈrience. Pour Ãtre membre titulaire du SNPPsy, il faut prouver qu’on est rÈguliËrement en supervision. Cela, au moins, est vÈrifiable.
-“avoir la capacitÈ de respecter les interdits et la capacitÈ de respecter les rËgles dÈontologiques, professionnelles, sociales”.
Mme Maurer ne doit pas savoir ce que c’est qu’un critËre. Comment vÈrifier que quelqu’un “a la capacitÈ de… “. On peut seulement Ètablir une liste d’actes dont on dira que si un psychothÈrapeute en commet un, il n’est plus digne d’exercer la psychothÈrapie. Quels que soient ses diplÙmes !

AprËs les cinq critËres, 13 interdits trËs interdits. Pages 217 ‡ 222.
Faute de pouvoir les recopier et commenter, je les rÈsume en les interprÈtant de maniËre ‡ en faire ressortir le caractËre irrÈaliste ou dogmatique :
1- DÈfense d’utiliser le patient ‡ une fin narcissique fusionnelle, Èrotique ou sexuelle.
2- DÈfense de mettre le patient en “dÈpendance dÈlirante” (est “dÈlirant” ce que l’auteure juge dÈlirant).
3- DÈfense de se mettre au centre.
4- DÈfense d’utiliser le patient ‡ une fin narcissique, en particulier, dÈfense d’inverser les rÙles.
5- DÈfense “de stimuler le patient ‡ se croire dans une dette symbolique avec le psychothÈrapeute”.
6- DÈfense d’exercer une emprise. (En particulier, “respect de la libertÈ complËte du patient de venir (…) et de partir quand bon lui semble).
7- “L’interdit de la captation du dÈsir inconscient du patient pour le passer ‡ l’acte. Il s’agit ici de l’interdit de la prÈdation” (sic).
8- DÈfense d’attaquer l’identitÈ du patient en lui infligeant des diagnostics et des Èvaluations.
9- DÈfense de laisser des clients perdre contact avec les interdits fondamentaux (inceste, homicide, suicide…).
10- “L’interdit de relier la prÈsence d’une chose, quelle qu’elle soit, ‡ un ordre causal antagoniste avec la logique selon laquelle se dÈveloppe le discours de l’ensemble de la sociÈtÈ”. Ce que je reformulerai ainsi : dÈfense de s’Ècarter de l’idÈologie dominante ; dÈfense de chercher, d’inventer, d’Ãtre crÈatif (peut-on Ãtre psychothÈrapeute en veillant ‡ ne pas Ãtre crÈatif ?). Si Freud avait respectÈ cet interdit, il n’y aurait pas de psychanalyse !
11- DÈfense de soumettre le client ‡ un “double bind” et de tenir des discours hermÈtiques ou dÈstabilisants.
12- DÈfense d’asservir ‡ une sous-culture.
13- DÈfense de se substituer aux vÈritables parents du client, ou de lui proposer des relations hors du cadre de la relation thÈrapeutique. Cet interdit, que j’approuve, va jusqu'‡ exclure “relation de travail, adhÈsion commune ‡ une association, participation aux mÃmes formations, congrËs, etc.” Il est peut-Ãtre excessif de gÈnÈraliser et de dÈtailler ainsi, mais cela devrait permettre de reposer le problËme de ces psychothÈrapeutes qui prennent leurs propres clients en formation.
Enfin, la cerise sur le g‚teau :
Tests de personnalitÈ pour un droit de pratique. Pages 222-223.
Nous sommes en plein totalitarisme ! Mais, en vÈritÈ, pourquoi limiter cette exigence ‡ la pratique de la psychothÈrapie ? On l’a envisagÈe jadis pour les enseignants, elle serait bienvenue pour les prÃtres, les policiers, les politiciens, les chefs de bureau...

Conclusion

Je ne sais trop, aprËs avoir ainsi ÈtudiÈ cet ouvrage, si l’auteure est naÔve, et inexpÈrimentÈe, ou aussi un peu stratËge... Certes, sa hargne contre les pseudo est sincËre et justifiÈe, mais elle doit bien Ãtre consciente aussi qu’elle les mÈnage plus que de raison, ces diplÙmÈs dont elle compte faire partie sous peu... Mais surtout, avec quelle naÔve sincÈritÈ elle croit que la psychothÈrapie c’est ce qu’on lui a dit que c’Ètait et pas autre chose !

centreconseil
29/03/2006, 08h37
...Et cette fameuse loi des psys ?
Voici des nouvelles...
http://www.liberation.fr/page.php?Article=367473

Christophe
29/03/2006, 08h46
Bah.... tout ceci ne concerne pas les hypnotiseurs :wink:

centreconseil
29/03/2006, 08h52
C'est exact Christophe.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle
j'ai postÈ ce message aprËs celui de Kyrios
nous offrant un document sur les psychothÈrapeutes.

Puis il y a j'en suis certain,
des hypnothÈrapeutes qui se disent psychothÈrapeutes.

Christophe
29/03/2006, 09h03
C'Ètait juste un clin d'oeil.

Nicolas Kent
29/03/2006, 11h43
[color=green]Puis il y a j'en suis certain,
des hypnothÈrapeutes qui se disent psychothÈrapeutes.

Et il y a-t-il un mal a cela ? :wink:

Isabelle63
29/03/2006, 12h03
Bonjour


Je trouve que c'est vraiment bien qu'un therapeuthe soit en plus hypnotherapeute ou l'inverse. :wink:

Justement c'est un atout supplementaire pour le patient et pour lui meme. Ca ouvre bien plus de portes constructives et interessantes de chaque cotÈ

Bien ‡ vous

Isabelle

Laurenzo
29/03/2006, 12h13
Bonjour,

Dans la mesure o˘ les hypnothÈrapeutes gËrent Ègalement les maux de l'esprit, les notions d'hypnothÈrapeute et de psychothÈrapeute sont un peu confondues ici. Donc tous les hypnothÈrapeutes-psychothÈrapeutes n'ont pas forcÈment plusieurs casquettes mais assez souvent une seule: traiter les maux de l'esprit en utilisant l'outil qu'est l'hypnose ericksonienne...

Christophe
29/03/2006, 12h14
Mais Isabelle.... un hypnothÈrapeute est un thÈrapeute....

Si la remarque est : c'est bien qu'un hypnothÈrapeute soit un psychothÈrapeute Ègalement, eh bien c'est la mÃme chose. Un psychothÈrapeute est un professionnel de l'accompagnement psychologique. AprËs charge ‡ lui de pratiquer avec les outils qu'il juge efficaces et d'en pratiquer un seul ou plusieurs s'il y trouve un intÈret.

Un hypnothÈrapeute est donc, pour le moment (voir l'Èvolution de la lÈgislation ‡ ce sujet dans les semaines ou les mois ‡ venir) un psychothÈrapeute (bien que tous ne souhaitent pas se prÈsenter ainsi, car finalement le terme mÃme de psychothÈrapeute ne veut plus dire grand chose aujourd'hui, chacun pouvant utiliser n'importe quel type d'outil d'accompagnement).

Ceci Ètant dit, l'hypnose ericksonienne est une approche particuliËre qui se suffit ‡ elle mÃme et les personnes venant ‡ l'hypnose ne s'attendent gÈnÈralement pas ‡ devoir utiliser d'autres outils.

Isabelle63
29/03/2006, 12h25
Christophe


Je me suis mal exprimee, Christophe...les hypnotherapeutes sont bien sur therapeutes

Je voulais dire que des psychologues, psychiatres, coachs etc..pouvaient etre hypnotherapeutes egalement.

cordialement


Isabelle

Antoine
29/03/2006, 12h35
Tout-‡-fait, c'est pourquoi les hypnothÈrapeutes qui utilisent aussi d'autres outils ont tout intÈrÃt ‡ Ãtre bien clair la dessus avec leur client avant de commencer.

PsychothÈrapeute est en effet un terme gÈnÈrique qui ne dÈsigne pas une technique en particulier. Dire "je suis psychothÈrapeute", c'est aussi vague que dire "je suis cadre" ; Ãa ne dit pas ce que vous faites concrËtement. MÃme si bientÙt Ãa dira quelle certification vous avez pris le temps de passer...
MÃme l'hypnose ericksonienne est trËs diversifiÈe par la pratique et l'approche de chaque thÈrapeute.

Dans le domaine du "psy", beaucoup de gens passent du temps ‡ dÈbattre et ‡ se justifier sur les diffÈrences entre psychothÈrapeute, psychologue, psychanalyste, psychiatre, psymachin, psytruc ... Pourquoi Ãtes-vous ceci et pas cela ?
Ces guÈguerres incitent souvent les hypnothÈrapeutes ‡ se contenter de cette Ètiquette l‡, pour Èviter de rentrer dans ce monde trËs Ètrange du PSY.
Personnellement je ne suis pas psycho-quoique ce soit, et tant mieux. Chancun son mÈtier.

En ce moment sur la couverture d'un magazine fÈminin, on peut lire "psycho-test : pour quel sac Ãtes vous faite? " ... :? :shock: Si Ãa c'est du psycho ... Ãa ne donne pas en vous d'y Ãtre assimilÈ :(

Mais il faut aussi savoir reconnaÓtre que dans ce domaine en crise, il y a des praticiens de qualitÈ qui luttent au quotidien pour montrer que le psycho ne s'arrÃte pas aux tests dans les magazines, aux psychologues de tÈlÈ, aux et aux papotages incertains sur la supposÈe symbolique des traumatismes infantils souvent fantasmÈs.

Christophe
29/03/2006, 12h40
Oui en effet.... mais Ãa n'apporte rien pour ce qui est de la pratique de l'hypnose ericksonienne. Un psychologue, un psychiatre ou un mÈdecin doit impÈrativement "oublier" sa pratique courante lorsqu'il souhaite utiliser l'hypnose ericksonienne. Ces trois professions sont essentiellement basÈes sur l'Ètablissement d'un diagnostique (qui est un prÈalable obligatoire ‡ tout acte pour ces trois approches). AprËs il y a prescription mÈdicamenteuse (sauf pour le psychologue bien entendu). En hypnose IL NE DOIT PAS y avoir de diagnostique (nous nous refusons de le faire car ceci ne serait alors qu'une projection coupant la personne de possibilitÈs plus Ètendues) et bien entendu il n'y a jamais de prescriptions.

Les nombresues annÈes de formation thÈorique en mÈdecine ou en psycho n'ont qu'un seul but : prÈparer le praticien ‡ Ètablir un diagnostique prÈcis et ‡ prÈscrire en consÈquence. Seule la formation pratique (internat, stages etc...) peut prÈtendre ‡ prÈparer le praticien ‡ l'accompagnement du patient (accompagnement relationnel et humain). Mais ceci ne fait pas partie intÈgrante de la formation.

Par contre c'est une base essentielle ‡ la formation en hypnose ericksonienne. Donc une personne formÈe ‡ l'hypnose est sur un mÃme pied d'ÈgalitÈ qu'une personne issue du mileiu mÈdical par exemple. Les deux ont a apprendre une technique bien particuliËre, qui se suffit ‡ elle mÃme, et qui demande d'oublier un grand nombre de nos croyances et habitudes d'approche d'un problËme humain.

Quand aux coachs.... beaucoup d'hypnothÈrapeutes le sont aussi. Mais bon, le terme coach est un peu trop flou de toute faÃon. On peut Ãtre coach sportif car on est un pro du sport en question, ceci n'ayant donc aucun rapport avec une quelconque formation ‡ l'accompagnement.

Je sais, tout ceci est un peu un flou artistique :wink:

Kyrios
29/03/2006, 14h48
D'autant que ce qui est prÈvu dans la fameuse loie sur la psychothÈrapie est ‡ l'inverse de la thÈrapie orientÈe solution...

PrÈdominance de l'analyse, et de la psychopathologie... on est assez loin de l'approche intuitive et activatrice que nous connaissons ici.

D'o˘ les rÈticences d'un bon nombre de praticiens en hypnose ‡ entrer dans le cadre de la psychothÈrapie telle qu'elle est dÈsormais dÈfinie !

Isabelle63
29/03/2006, 21h31
Certaines professions restent encore trop dans le flou, les psychotherapeutes sont dans ce flou .

Je pense que de toutes les facons le patient doit pouvoir poser des questions au professionnel vers qui il se dirige mais il faut oser le faire..et puis est ce que c'est possible et pas impoli?

citation

En hypnose IL NE DOIT PAS y avoir de diagnostique (nous nous refusons de le faire car ceci ne serait alors qu'une projection coupant la personne de possibilitÈs plus Ètendues)

DOnc si j'ai bien compris, meme medecin, l'hypnotherapeute doit mettre de cotÈ son savoir medical pour le bien de la therapie en question, donc pas de diagnostic, ce qui empeche l'etiquette que le patient risque de se donner et alors il y a bien plus de possibilitÈs dans la profondeur de la therapie et un meilleur resultat?

Ca ne doit pas etre tres facile en tout cas.

Question

Si c'est l'inverse par exemple : le patient vient ‡ un entretien de depart et la plupart du temps ‡ deja identifiÈ ce qui le gene et pose lui meme son diagnostic car il sait ce dont il souffre et le dit au therapeute.

Comment reagit l'hypnotherapeute?


Quand au coaching il commence ‡ bien s'etendre en France, aussi bien au niveau des particuliers qu'au niveau des entreprises, mais il n'y a aucune reglementation ‡ ce sujet, je crois?

Cordialement

Isabelle

Christophe
29/03/2006, 22h29
DOnc si j'ai bien compris, meme medecin, l'hypnotherapeute doit mettre de cotÈ son savoir medical pour le bien de la therapie en question, donc pas de diagnostic, ce qui empeche l'etiquette que le patient risque de se donner et alors il y a bien plus de possibilitÈs dans la profondeur de la therapie et un meilleur resultat?

Ca ne doit pas etre tres facile en tout cas.

Oui c'est exactement Ãa. Et en effet, les praticiens "classiques" doivent laisser de cÙtÈ un certain nombre de rÈflexes qui n'ont pas leur place en hypnose ericksonienne....


Si c'est l'inverse par exemple : le patient vient ‡ un entretien de depart et la plupart du temps ‡ deja identifiÈ ce qui le gene et pose lui meme son diagnostic car il sait ce dont il souffre et le dit au therapeute.

Comment reagit l'hypnotherapeute?

Il y a bien des moyens :wink: Que le client en arrivant soit enfermÈ dans une logique c'est une chose. Que le praticien le soit lui mÃme et y maintienne son client c'en est une autre.


Quand au coaching il commence ‡ bien s'etendre en France, aussi bien au niveau des particuliers qu'au niveau des entreprises, mais il n'y a aucune reglementation ‡ ce sujet, je crois?


Non aucune. Et puis il y a coaching et coaching. Le coaching faisant appel ‡ des mÈthodes de PNL, d'hypnose ou de tout autre outil orientÈ solution est une faÃon de coacher. Il existe aussi des coachs plus spÈcialisÈs dans certains domaines. On les appels aussi "spÈcialistes". Et l‡, je ne vois pas bien comment encadrer tout ce petit monde et qui peut prÈtendre ‡ dÈterminer qui est compÈtent dans un domaine plutÙt qu'un autre.
Mais le domaine du coaching est un aspect particulier bien ÈloignÈ de l'approche thÈrapeutique.

C'est un peu le problËme avec les psychothÈrapeutes. Comment encadrer DES pratiques qui par dÈfinition sont en perpÈtuelle Èvolution et invention par une dÈfinition reproductible de la pratique et controlable (et donc calibrÈe).... ? Et qui peut dÈfinir qu'une mÈthode est plus efficace qu'une autre ? Et comment dÈfinir et contrÙler ce degrÈ d'efficacitÈ ? Faudra nous expliquer.
La seule chose ‡ mon sens qui peut Ãtre cadrÈe c'est l'engagement dÈontologique du praticien. Et c'est sans doute l‡ l'essentiel je crois. AprËs les mÈthodes.... tant que les rÈsultats sont l‡....

hypno36
29/03/2006, 22h53
Je constate simplement que les psychiatres ou mÈdecins qui pratiquent l'hypnose font des diagnostiques, et pratiquent pour beaucoup l'hypnose Ericksonienne. Milton Erickson faisait aussi des diagnostics. ce qui est interdÓt au "non mÈdecin".

Bien sure je suis de ton avis Christophe il est plus efficace de ne pas mettre d'Ètiquette sur un patient

mais il est Èvident qu'il y ‡ plusieurs pratiquent "d'hypnose Ericksonienne", pour cela il suffit de lire "mÈtaphore et suggestions hypnotique" de coridon hammond je ne suis pas sure du titre exact, les nÈgations et les mÈtaphores n'obÈissant pas aux mÃmes rËgles apparemment...Èvidement tout cela n'aide pas le public ‡ s y retrouver

J-P Dumas
Hypnotherapeute

Nicolas Kent
29/03/2006, 23h00
Pour moi, Erickson faisait des diagnostiques.. quand il agissait en tant que psychiatre.

Son approche me semble avoir ÈtÈ tout autre dans le cadre de son hypnose thÈrapeutique.

Bien sur, il y avait les presciptions... de taches, mais Ãa tout le monde peut en donner :wink:

Christophe
30/03/2006, 07h59
Je suis certain qu'on peut pratiquer l'hypnose de bien des faÃons. Quand ‡ l'hypnose ericksonienne, elle possËde des bases claires il me semble. Le diagnostique n'en fait pas partie et peut mÃme reprÈsenter un inconvÈnient majeur dans sa pratique si ce diagnostique ‡ pour but d'Ãtre intÈgrÈ ‡ la sÈance et de l'orienter.
Qu'Erickson ait fait des diagnostiques, personne n'en doute, cela faisait partie de son mÈtier d'origine. Par contre lors de l'acte hypnotique lui mÃme non. Tout comme un mÈdecin fera un diagnostique lorsqu'il devra Ètablir la meilleure faÃon de soigner un patient, et quand il s'en abstiendra (enfin, s'il connais son mÈtier d'hypnotiseur) lorsqu'il prend en charge son patient pour un accompagnement hypnotique.
Concernant les bouquins spÈcialisÈs.... on trouve de tout. Et tous ne sont pas respectueux de la base ericksonienne.

N'oulbions pas Ègalement que M. Erickson souhaitait qu'un maximum de personne puisse pratiquer l'hypnose, et ce sans le reserver aux seuls professionnels de la mÈdecine ou de l'accompagnement (les mÈdecins d'aujourd'hui devrait tenter de retrouver la mÈmoire :wink: ). Je ne pense pas qu'il aurait tenu cette position sachant que le diagnostique devait ou pouvait entrer en ligne de compte lors d'un accompagnement par hypnose.
Quand on prend l'essence mÃme de cette pratique, je ne vois pas o˘ l'Ètablissement d'un diagnostique peut avoir un quelconque intÈret... En hypnose on touche ‡ la structure cognitive et Èmotionnelle, dont le vÈhicule principale est le langage (verbal et paraverbal). Qu'est-ce qu'apporte le diagnostique dans cette approche prÈcise ? Je pense que Ãa n'apporte rien. Ce qui semble Ãtre confirmÈ par l'ensemble des programmes de formations portant sur le sujet.


les nÈgations et les mÈtaphores n'obÈissant pas aux mÃmes rËgles apparemment...
?

Isabelle63
30/03/2006, 14h13
bonjour

C'est un peu le problËme avec les psychothÈrapeutes. Comment encadrer DES pratiques qui par dÈfinition sont en perpÈtuelle Èvolution et invention par une dÈfinition reproductible de la pratique et controlable (et donc calibrÈe).... ? Et qui peut dÈfinir qu'une mÈthode est plus efficace qu'une autre ? Et comment dÈfinir et contrÙler ce degrÈ d'efficacitÈ ? Faudra nous expliquer.

Une petite chose...je pense que le patient est bien sur en droit de savoir quelles sont les competences et qualitÈs du professionnel en question et en therapie il se rend vite compte (s'il ne va pas trop mal) du cadrage ou du non cadrage et du serieux des methodes ou pas (ca m'est arrivee personnellement)


Je pense que si le patient retire du bienfait des methodes de therapie et avance dans SON chemin, c'est le principal.

Toutes les methodes ne conviennent sans doute pas ‡ TOUS les patients. Certaines seront efficaces, d'autres pas. Pas simple pour le therapeute de choisir telle ou telle methode non plus.

Comment definir ce qui convient par exemple, c'est difficile deja pour le patient lui meme qui vient la dans une quete de se comprendre..

Je lis un livre actuellement sur les recherches de Milton Erickson et sur un hypnotherapeute qui pratique l'hypnose ericksonienne et qui raconte le vecu therapeutique, c'est tres interessant.

Milton faisait des diagnostics car il etait psychiatre egalement! pratiquait l'autohypnose etc. C'etait un professionnel remarquable vraiment!

cordialement

Isabelle