PDA

Voir la version complète : Quelle vision de la thérapie en hypnose ?



Nicolas
14/11/2009, 12h03
Bonsoir,

Je me posais quelques question sur ma pratique de l'hypnose, et voulais partager ces interrogations aussi bien avec les praticiens qu'avec les personnes qui font appel aux praticiens :

Déjà, je trouve qu'en peu de temps, le public qui vient à l'hypnose a beaucoup changé : avant je n'avais que des demandes "simples" : stress, angoisse, tabac, poids, phobies.. de plus en plus je me retrouve avec des personnes qui viennent pour un travail plus complet, en profondeur.

Évidemment, dans ce cas, on a un suivi un peu plus complet, 2 ou 3 séances ne suffisent pas toujours.

Je me retrouve alors avec une problématique : ces personnes attendent trop souvent un "miracle", un coup de baguette magique, et elles ne comprennent pas forcement que tout ne se règle pas du premier coup. Par exemple, je pense à une personne dépressive qui est venue me voir dernièrement. Son objectif était de retrouver de plaisir dans sa vie.

La première séance portait sur la motivation, elle le résultat fut bon : elle a recommencé à sortir de chez elle, à reprendre des contacts...

La 2e séance a pu alors déboucher sur un travail plus "profond" : sur l'image de soi. Evidemment le résultat était moins spectaculaire pour elle, plus difficile à mesurer, mais il était pourtant indispensable. Je n'ai pas eu de ses nouvelles pendant 2 mois, puis je recroise cette personne dans la rue, et elle me dit qu'elle a stoppé sa thérapie du au fait de ne pas avoir de résultats assez concrets sur la 2e séance ! Pourtant elle était consciente que quelque chose s'était produit et que c'était important.

Rencontrez vous aussi ce type de problématique ?

J'ai cette impression que l'hypnose est devenue une thérapie "Mc donald" : thérapie brève pour certain veut dire résultat immédiat.

Comment en tant que praticiens, gérez vous ce type de cas ?
Et, comment (et la je m'adresse à ceux ici qui découvrent l'hypnose ou ne la connaissent qu'en tant que "client") voyez-vous le fait d'entreprendre une démarche de thérapie ?

Nicolas

Couchetard22
14/11/2009, 13h44
Bonjour Nicolas,
dans ma pratique de la réflexologie, je rencontre aussi les mêmes comportements. Si une personne vient consulter un thérapeute, quel qu'il soit, en étant "un Consommateur", son fonctionnement sera tourné vers l'avoir, le saisissable, le mesurable, etc... Sans effort perso.
Face à çà, je les mets en face de la loi de cause à effet, l'idée de la pillule miracle n'existe pas chez moi, le thérapeute n'est pas tout puissant, quelque soit le type de thérapie, c'est un travail d'équipe qui doit se mettre en place, naturellement, être plutôt qu'avoir.
Les personnes fonctionnant comme des consommateurs attendent tout des autres sans s'investir personnellement, parce qu'elles payent.
En général, elles comprennent rarement tout de suite quand je leur dis:
"On trouve toujours ce qu'on cherche sincèrement..."
Il me semble qu'on peut juste leur donner des éléments de réflexion afin qu'elle se responsabilise à nouveau.

amazzir
16/11/2009, 12h38
On peut amener un cheval à l'abreuvoir mais pas le forcer à boire ! ;)

Kyrios
16/11/2009, 13h08
Bonjour à vous,

Je pense que c'est un comportement assez moderne et la seule réponse me semble être la position basse : le thérapie se fait à deux, et l'implication du client est importante : il doit le comprendre dès la prise de rendez-vous. De plus en plus de praticiens donnent à leur client un tâche simple à effectuer avant le premier rendez-vous pour vérifier leur capacité à s'impliquer dans le travail.

Kyrios

etoile
17/11/2009, 14h42
Ton témoignange est intéressant Nicolas, et merci car je rencontre aussi la même difficulté.
En en parlant avec mon superviseur, je crois qu'il y a là une question d'identification "sociale": c'est à dire, tu donnes les prmeières séances d'hypnose, tu as de bons résultats, la rumeur se fait et, au fils du temps, de nouvelles personnes, avec de nouvelles problématiques viennent.
C'est super encourageant et bing ! D'un coup on a l'impression que ça marche moins bien ou que l'on est moins efficace et se se pose des questions.

J'ai compris certaines choses, en en discutant avec mon superviseur et des thérapeutes formés à la psychothérapie ou d'autres formes de thérapies.

1) Il y a une question d'identification: les gens qui transmettent leur satisfaction à d'autres t'identifient comme un hypnotiste compétent et c'est plutôt une bonne nouvelle. Mais le risque c'est c'est si c'est la, seule spécialisation que tu as, d'autres personnes vendront avec d'autres problématiques. Un dépressif sous médiacments depuis 15 ans, viendra en pensant qu'il ira beaucoup mieux en trois séances (maximum) comme so trait une simple phobie.
Pourquoi pas ? Mais il y a assi le temps et en une heure on ne peut pas tout faire.

2) Nombre de personnes n'associent pas hypnose avec thérapie, donc avec l'idée de faire un travail sur soi.

3) les mythes liées à l'hypnose perdurent voir se renforcent à l'ère d'internet, où la plupart des clients lisent toutes sortes de choses, merveilleuses, étonnates, miraculeuses ici et là sur le web à propos de tout ce qu'il est possible de faire en une séance d'hypnose.
Pourtant, si l"hypnose est un outil merveilleux, d'abord il ne convient pas à tout le monde, d'auyre par ce n'st pas une panachée non plus.

4) la plupart des personnes, consciemment ou insconsciemment vont voir un hypnotiste commpe s'ils allaient voir un guérisseur ou un voyant.
ils attendent un "miracle", à un moindre coût et moindre effort.

5) il ya aussi une question de lieu et d'emplacement, et c'est important de se faire connaître


Donc pour ma part, la première chose que je fais, quand j'ai un nouveau client, c'est de déterminer si ce client est acheteur ou pas de son problème.
Si c'est un visiteur curieux d'essayer au moins une fois dans sa vie l'hypnose, ou si c'est un plaignant, ou client.
Selon le cas, ce n'est pas du tout le même travail, ni le même investissement.
Le plaignant n'est pas encore "acheteur" de la thérapie quand il vient la première fois. Il se plaint tout simplement.
Ensuite je me pose la question et au client si besoin- est-ce que cette personne vient pour elle-même ou pour quelqu'un d'autre ?
Et l'alliance thérapeutique, la co-construction de la réalité du sujet restent des axes de travail essentiels dès les toutes premières séances.
Et prendre le temps de démystifier l'hypnose et vérifier avec la personne quelles sont ses attentes vis à vis de l'hypnose et de l'hypnothérapeute, et si c'est attentes sont réalistes ou pas.

Etoile

Gaelic
17/11/2009, 17h48
D'où l'utilité aussi d'une bonne détermination d'objectifs.

On peut aussi jouer un peu avec la motivation d'un client : le booster avec une bonne visualisation du changement, puis un peu de provocation pour le frustrer, et obtenir son engagement ferme en le remotivant...