Voir la version complète : Conscience, clé de la compréhention du phénomène Hypnose ?
Bonjour ⥠toutes et ⥠tous.
Je m'interesse depuis prĂs de dix ans ⥠la PNL, ce qui m'a conduit ⥠Ătudier l'hypnose Ericksonienne, la sĂmantique gĂnĂrale d'Alfred Korzybski, et bien d'autres ouvrages traitant de thĂmes analogues. Par ailleurs, je suis passionnĂ par l'ĂsotĂrisme et tout particuliĂrement attirĂ par tout ce qui constitu une tentative d'explication de ce qu'est la conscience.
Je m'adresse ⥠vous, car mes interrogations sont nombreuses et parceque ce genre de sujet particuliĂrement instable rebute les non-spĂcialistes. La problematique est bien claire dans mon esprit, mais je ne sais pas trĂs bien par quel bout l'aborder pour la formuler clairement et intelligiblement. Veuillez excuser par consĂquent, la relative longueur de mon dĂveloppement.
Un des aspects de l'hypnose qui retient tout particuliĂrement mon attention, est que l'ensemble des pratiques rĂunies sous ce terme gĂnĂrique, semble Ăvoluer au rythme de la connaissance que nous en avons. L'idĂe que le patient se fait de ce qu'est l'hypnose, tout comme l'acceptation qu'en a le praticien, influent sur les rĂsultats obtenus et observĂs. Ma premiĂre reaction est donc de me demander si nous ne limitons pas nous mĂme les possibilitĂs de l'hypnose, ⥠cause d'une conception restreinte de ce que sont ses principes.
Par ailleurs, l'Ătude du phĂnomĂne hypnotique renvoit forcĂment ⥠l'Ătude de ce qu'est la conscience. Ainsi les spĂcialistes ont introduit l'idĂe d'Ătats de conscience modifiĂs, pour dĂcrire entre autre, les diverses transes produites par les procĂdĂs hypnotiques. Mais dĂfinir ces transes par la notion d'Ătats de conscience modifiĂs n'est-il pas trompeur, en ce que cela donne l'impression qu'ordinairement la conscience est stable ? Pour ma part, j'observe que ma conscience n'est jamais Ăgale ⥠elle-mĂme. Elle est au contraire en perpĂtuel mouvement, et soumis en permanence ⥠la pression du monde et aux remous de ma rĂalitĂ interne. La premiĂre question ⥠se poser pour aborder l'hypnose, n'est-elle donc pas : "qu'est ce que la conscience ?"
Mais l⥠encore, nous trouvons un terme polysĂmique, imprĂcis dans ce qu'il est sensĂ dĂcrire, et dont l'acceptation varie d'un extrĂme ⥠l'autre selon les individus. Un shaman vous dira par exemple que la matiĂre possĂde une forme de conscience qui lui est propre, et que l'univers dans son ensemble est vivant tout en Ătant le rĂceptacle d'un type de conscience qui dĂpasse notre entendement humain. Cette vision se dĂfend, et plutĂt que de la rejeter comme une vulgaire croyance primitive, je prĂfĂre y voir la conception shamanique de ce qu'est la conscience. A l'opposĂ, Julian Jaynes nous donne une dĂfinition trĂs prĂcise et particuliĂrement restreinte de la conscience, qui serait selon lui, la facultĂ de pouvoir rĂflechir ⥠propos de notre perception et de nos propres processus mentaux. Ces deux version qui semblent inconciliables, je prĂfĂre pour ma part les associer, et y voir deux aspects particuliers d'un objet global qui serait la conscience dans toute sa complexitĂ.
Bien entendu, la version scientifique de Jaynes peut parraĂtre plus exacte, elle se conforme d'ailleurs aux divers dĂfinitions que nous pourrons trouver dans les dictionnaires. Cependant, pour trĂs intĂressante qu'elle soit, je la trouve pour ma part rĂductrice et symptomatique de l'Ătat d'esprit gĂnĂral dans lequel se trouvent nos contemporains modernes. C'est cette erreure fondamentale dans la conception mĂme de ce qu'est la conscience, qui constitue ⥠mon avis notre principale difficultà ⥠aborder la rĂalitĂ du phĂnomĂne hypnotique.
Faute de temps, je remet ⥠plus tard la suite de cet exposĂ, qui succitera je l'espĂre, rĂactions et rĂflexions de votre part.
Cordialement,
Oromasus
Nicolas Kent
24/02/2006, 10h27
TrĂs interessant !!
Je ne sais pas encore trop quoi ni comment commenter, je vais y rĂflĂchir.
Merci de ton exposĂ !! :D
Pour continuer la recherche (le dĂbat ? il n'y a pas vraiment de questions posĂes:)), on peut aussi voir la conscience de 2 maniĂres : une philosophique (ou thĂologique) et l'autre mĂcanisciste.
La premiĂre vision donne une conscience immanente, issue de quelque chose de transcendant, et qu'on ne peut alors par cerner.
La deuxiĂme vision explique la conscience comme un phĂnomĂne Ămergent, issue du fonctionnement et de l'activitĂ neurologique du cerveau.
Quelques ĂlĂments pour poser et lancer des questions : la conscience est indĂpendante de la maĂtrise du langage ; dans ⥠peu prĂs 40 ans, on pourra fabriquer des puces qui auront autant de puissance de calcul qu'un cerveau (en comptant le nombre de connections neuronales moyen dans un cerveau humain)..;
oromasus
24/02/2006, 20h03
La premiĂre vision donne une conscience immanente, issue de quelque chose de transcendant, et qu'on ne peut alors par cerner.
La deuxiĂme vision explique la conscience comme un phĂnomĂne Ămergent, issue du fonctionnement et de l'activitĂ neurologique du cerveau.
La premiĂre vision correspondrait en effet ⥠l'exemple de la "conscience shamanique", la deuxiĂme se rapporterait ⥠la dĂfinition de Jaynes qui Ătudia la conscience en laboratoir. Mais pourquoi vouloir toujours tout fractionner ? Les deux visions ne sont-elles dĂfinitivement pas conciliables ?
Il est bien Ăvident que la conscience animale s'est forgĂe en rĂaction par rapport ⥠l'environnement. Sans lumiĂre par exemple, nous ne nous serions pas dotĂ de capteurs photo-sensibles, et nous ne serions par consequent pas conscient de la dimention visible de notre monde. Il est donc exacte de dire que notre conscience est issue de quelque chose de transcendant, et cette chose est l'univers dans sa dimention spatio-temporelle. Notre conscience porte donc en elle, la mĂmoire de milliards d'annĂes d'Ăvolution.
Par ailleurs, il est tout ⥠fait exacte de dire aussi qu'elle est le produit de l'activitĂ chimique de nos cellules nerveuses. Les recherches en neurologie permettent aujourd'hui de se faire une idĂe de plus en plus prĂcise de ce fonctionnement complexe.
Y a t'il une quelconque raison qui justifierait de rejeter l'une des deux propositions au profit de l'autre ?
oromasus
25/02/2006, 10h26
Bonjour ⥠toutes et ⥠tous.
Permettez moi de poursuivre mon exposĂ, et merci d'hors et dĂj⥠⥠Nicolas Kent et ⥠Pode qui ont bien voulu me rĂpondre. :)
Nous pouvons saisir le monde, raisonner et communiquer ⥠son propos, parce que nous possĂdons le vocabulaire adaptĂ pour le faire. Hors, dans le cas de la conscience, et plus encore dans celui de l'hypnose, nous nous trouvons face ⥠des termes dont les frontiĂres sĂmantiques sont pour le moins instables et mal dĂfinies. Il va falloir encore beaucoup d'interrogations, et de nombreuses recherches techniques de la part des spĂcialistes, pour que ces notions soient clairement comprises par le grand public. Pour le moment, il semblerait donc que ce que nous appelons conscience soit composĂ d'un ensemble complexe de paramĂtres distincts les uns des autres, mais que nous regroupons globalement sous le terme de conscience ⥠dĂfaut de pouvoir discerner prĂcisĂment ces diffĂrentes composantes.
La premiĂre Ăvidence est que la conscience est intimement liĂe ⥠la perception. L'Ăvolution a dotĂe les animaux de capteurs sensibles qui constituent nos sens, mais ce n'est pas tout. Il a fallu dans un mĂme temps, que ces animaux puissent faire le tri dans le chaos perceptuel auquel ils Ătaient soumis en permanence, et cela pour des raisons adaptatives fort Ăvidentes. Ainsi, parmi les innombrables appels d'insectes d'un biotope particulier, tel individu isolera le rythme, la tessiture, et la tonalitĂ propre ⥠son espĂce. C'est ⥠ce niveau que commence ⥠mon avis la premiĂre distinction entre l'inconscient, jĂ*entend la somme des informations accessibles et perĂues par un individu ⥠un instant prĂcis, et ce qui va dĂsormais constituer le conscient, c'est-âĄ-dire les ĂlĂments du champs de perception que cet individu ⥠choisit de mettre en valeur. Remarquons au passage que pour l'homme, ces informations peuvent tout aussi bien provenir de notre rĂalitĂ intĂrieure, sentiments, Ămotions, pensĂes, que du monde environnant. Cette prĂcision n'est pas nĂgligeable, et le mot inconscient est d'ailleurs souvent employĂ pour dĂsigner exclusivement le potentiel intĂrieur inexploitĂ.
Serait-il abusif d'avancer ⥠partir de ce constat, que certains ĂlĂments du monde acquiĂrent dĂs lors le pouvoir de modifier plus ou moins profondĂment notre Ătat d'esprit, et que ce phĂnomĂne d'attirance/rĂpulsion constitue dĂj⥠ce que l'on pourrait appeler du magnĂtisme ?
A partir des oiseaux et des mammifĂres, l'apparition du cortex cĂrĂbral amplifie ce phĂnomĂne d'ĂcrĂmage et de traitement interne de l'information, avec la crĂation des premiers concepts. Les rĂactions instinctives primaires se doublent dĂsormais de nouveaux degrĂs d'abstraction, et le filtre perceptif se complexifie ⥠mesure que la conscience du monde extĂrieur se fait de plus en plus indirecte. En quelque sorte, la part de perception que nous qualifions de consciente, s'attache dĂsormais ⥠certaines Ămanations bien spĂcifiques du monde, et se laisse de plus en plus impressionner par le feed back interne propre au mental naissant de l'animal.
C'est dans la logique mĂme de ce grand mouvement Ăvolutif, que l'Ătre humain s'entoure progressivement d'outils spĂcialisĂs, et cela ⥠mesure mĂme qu'il dĂveloppe un langage parlĂ complexe.
Avec le dĂveloppement de la parole et de lĂ*outil, je pense que le mental a atteint une consistance excessive pour la constitution animale de lĂ*homme. Il a de ce fait dĂpassĂ un point critique en ce quĂ*il sĂ*est progressivement individualisĂ, et quĂ*il a commencà ⥠acquĂrir une existence propre et distincte par rapport au reste du psychisme. La distinction entre conscient et inconscient sĂ*est de se fait largement accentuĂe.
Pour gagner en prĂcision et en efficacitĂ, la sphĂre consciente a encore dËt se rĂduire et se spĂcialiser, laissant de ce fait une plus grande place ⥠lĂ*inconscient. L⥠oË les premiers mammifĂres avaient certainement compensĂ ce dĂsavantage en inventant le sommeil paradoxal, je pense que les premiers hommes ont dËt avoir recours ⥠la religion pour passer un nouveau cap, et jĂ*avancerais mĂme que celle-ci sĂ*est dĂs le dĂbut appuyĂe sur les caractĂristiques magnĂtiques du monde. Peut Ătre mĂme dĂ*ailleurs pouvons nous dĂj⥠parler dĂ*hypnose, en ce que le magnĂtisme naturel fËt dĂs lors reproduit volontairement par les humains eux mĂme, et cela dans le but de garder vivant le lien de communication entre le mental de lĂ*homme et son inconscient animal.
Ce que jĂ*avance l⥠nĂ*engage que moi bien sËr. Je ne prĂtends pas que tout ce que jĂ*Ăcris est vrai, mais ces idĂes me trottent dans la tĂte sans que je puisse les partager, et les soumettre ⥠la rĂflexion de spĂcialistes me parait encore Ătre la dĂmarche la plus saine et la plus constructive.
Je tiens ⥠prĂciser cependant que ces quelques conclusions personnelles sont le fruit dĂ*Ătudes sĂrieuses, rĂalisĂes depuis prĂs de dix ans ⥠partir de documents tant scientifiques que philosophiques. Je nĂ*appartiens ⥠aucune Ăcole de pensĂe, je ne dĂfend pas de point de vu partisan, mon but Ătant tout comme vous je pense, de mettre en place des systĂmes et des pratiques thĂrapeutiques efficaces pour venir en aide ⥠mes contemporains qui le demandent.
Je vous ferais part de la fin de ma rĂflexion plus tard, car il est dĂj⥠tard (ou tĂt, cĂ*est une question de point de vu :lol: ), et je vais prendre un peu de repos.
Merci en tout cas pour votre attention, et par avance pour vos remarques constructives.
Oromasus
Je pense que vous avez raison en expliquant que la conscience se batirait ⥠partir de l'expĂrience.
Pour ma part, je trouve que l'explication suivante me convient : l'insconscient serait la 'partie' du cerveau issue de tout ce qui est sensoriel. La conscience est un effet de bord de cette premiĂre facultĂ, avec notamment la capacitĂ de se 'savoir rĂflĂchir' (la conscience qui boucle sur elle-mĂme) - je pense que ce dernier effet de bord provient de l'intĂgration du langage dans les processus cognitifs (en effet, pour beaucoup de personnes, c'est trĂs de rĂflĂchir et de raisonner sans utiliser de mots et de constructions langagiĂre).
Je pense d'ailleurs que le langage n'est pas obligatoire pour avoir une conscience et pour faire des raisonnements "complexes".
Enfin, oromasus, si je peux vous conseiller un livre : On Intelligence de Jeff Hawkins (le patron de Palm Computings, la boĂte qui commercialise les Palm, les PDAs qu'on rencontre partout). C'est une compilation de recherche sur le fonctionnement du cerveau au niveau physiologique pour comprendre et dĂcouper le monde en "patterns", qui est trĂs intĂressants (mĂme pour des non-scientifiques, je pense).
oromasus
26/02/2006, 02h50
Je pense d'ailleurs que le langage n'est pas obligatoire pour avoir une conscience et pour faire des raisonnements "complexes".
J'aurais mĂme tendance ⥠penser que la pensĂe raisonnante, qui fonctionne ⥠partir des structures du langage, donne une impression de complexitĂ alors qu'elle ne fait que dĂcouper les cheveux en quatre et qu'elle tourne en fait sur elle mĂme. Certains Ătats hypnotiques montrent d'ailleurs ⥠quel point la pensĂe gagne en profondeur et en souplesse, dĂs lors que la fine pellicule de la conscience raisonnante est dĂsactivĂe.
Il s'agit l⥠d'ailleurs de l'objectif visĂ par la plupart des exercices de relaxation et de mĂditation transcendantale.
l'insconscient serait la 'partie' du cerveau issue de tout ce qui est sensoriel. La conscience est un effet de bord de cette premiĂre facultĂ, avec notamment la capacitĂ de se 'savoir rĂflĂchir'
C'est en effet la dĂfinition qu'en donne Julian Jaynes. Il avance que cette facultĂ est rĂcente, elle se serait dĂveloppĂe aux allentours du premier sciĂcle avant J - C, et serait en quelque sorte la prise de conscience par l'humain de sa propre conscience. "la conscience qui boucle sur elle-mĂme", comme vous le dites si bien.
Enfin, oromasus, si je peux vous conseiller un livre : On Intelligence de Jeff Hawkins
Pour ceux que Ăa interesse, Voil⥠un lien oË vous pourrez trouver un rĂsumĂ de cet ouvrage : http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2005/sept/hawkins.html
Tout comme pour Jaynes, je commencerais par souligner l'intĂrĂt de cette Ătude, mais tout de suite aprĂs, je remarque qu'elle aspire ⥠donner un modĂle global en ne se fondant exclusivement que sur l'Ătude du nĂo-cortex. Cette thĂse est clairement matĂrialiste, elle ne dĂcrit que l'aspect physique, et met bien en valeur cette facultĂ que nous avons d'ignorer de grands pans de la rĂalitĂ, au profit d'un petit champ perceptif choisi. Que deviennent les sentiments, les Ămotions, les rĂves et tout ce qui ne possĂde aucune densitĂ physique ?
De ce petit rĂsumĂ, je retient tout particuliĂrement cet extrait, qui va dans le sens de mon propos :
"Finalement, on pourra se reprĂsenter l'organisation du cortex comme un modĂle du monde acquis par le sujet au fur de son dĂveloppement et tout au long de sa vie. (...) Il s'agit de reprĂsentations du monde et du sujet lui-mĂme qui sont propres ⥠ce dernier. Mais l'auteur rappelle, sans insister suffisamment pensons-nous, que l'architecture de base du cerveau lui a ĂtĂ transmise par l'hĂrĂditĂ. Elle correspond ⥠un modĂle du monde acquis non plus par l'individu mais par l'espĂce au cours de son Ăvolution darwinienne. Les cortex des dauphins ne sont pas analogues ⥠ceux des humains car ces espĂces vivent dans des mondes diffĂrents. Nous dirions presque, en nous appuyant sur l'hypothĂse constructiviste, sur laquelle nous reviendrons, qu'elles ont construit des mondes diffĂrents."
Cette derniĂre phrase tout particuliĂrement, ĂnoncĂe du bout des lĂvres, est ⥠mon avis la clĂ de la comprĂhention de ce qu'est la conscience. Il y a un monde objectif, mais l'Ăvolution de notre espĂce premiĂrement, puis notre Ăvolution personnelle, font que nous vivons dans un monde subjectif, et que ce monde ne vaut que pour nous. Et encore... Selon mes Ătats d'âme, je m'apperĂois que mon monde change en permanence. Ce qui me permet de lui confĂrer une relative stabilitĂ, c'est que les modifications sont minimes au regard de ce qui perdure, et surtout le fait que l'on m'a apris que le monde Ătait indĂpendant de moi et qu'il Ătait constant et Ăgal ⥠lui mĂme.
Cordialement,
Oromasus
oromasus
26/02/2006, 09h22
Bonjour ⥠toutes et ⥠tous.
Comme jĂ*Ăcris ⥠chaque fois de longs posts, jĂ*espĂre quĂ*il reste encore quelques courageux pour prendre le temps de me lire. A ce propos, encore merci ⥠Pode pour ses rĂactions intĂressantes et constructives.
Pour ne pas abuser et aller ⥠lĂ*essentiel, je me lance dans une dĂfinition toute personnelle de ce quĂ*est la conscience. A partir de lâĄ, je pense quĂ*il sera possible de proposer une thĂorie capable dĂ*Ăclairer le phĂnomĂne hypnotique.
OË commence la conscience et oË sĂ*arrĂte t-elle ? CĂ*est un peu comme se poser la question de savoir oË commence le blanc et oË sĂ*arrĂte le noir, que faire si nous nĂ*avons pas de mot pour dĂcrire le gris ? Face ⥠du gris, les disputes iront alors bon train : ÂŽ CĂ*est du noir ! _ Non, tu vois bien que cĂ*est du blanc ! _ TĂ*es miraud ou quoi, cĂ*est bien du noir Ăa, le blancĂ cĂ*est blanc ! ÂȘ etcĂ
Je propose donc une conception globale de ce quĂ*est la conscience, qui aura pour avantage de rĂconcilier pas mal de monde, et de mettre un peu dĂ*ordre dans nos esprits.
Je part donc du principe que tout est conscience, du moins cela est-il vrai en puissance. Pour mettre en valeur cette conscience, il faut des formes de vie capables de la capter. Mais un organisme, aussi complexe soit-il, est forcĂment limitĂ, et il ne pourra percevoir quĂ*une portion extrĂmement rĂduite de cette conscience globale. DĂs lors, cette petite portion devient sa conscience propre. Elle nĂ*est pas LA conscience, mais SA conscience toute relative.
Selon cette proposition, le monde est donc conscience. Cette derniĂre dĂ*ailleurs ne peut pas exister sans lui, et cĂ*est par la perception particuliĂre quĂ*il a du monde, que lĂ*organisme devient conscient. Ce que jĂ*appelle conscience effective, par opposition ⥠la conscience en puissance contenue dans tout, nĂ*est donc en fait que cette facultĂ que les diverses formes de vie ont, de percevoir et de mettre en valeur certains aspects du monde.
Cette dĂfinition globale de la conscience va ⥠lĂ*encontre des dĂfinitions admises, pour qui la conscience sĂ*oppose ⥠lĂ*inconscient, et reprĂsente la facultĂ propre ⥠lĂ*homme, de rĂflĂchir sur sa propre condition. Mais est-il vraiment justifiĂ de refuser la conscience ⥠lĂ*enfant en bas age, sous prĂtexte quĂ*il ne dispose pas des outils linguistiques adaptĂs pour raisonner sur sa propre facultĂ de conscience ? Et il faut bien admettre Ăgalement, que ce qui participait de lĂ*inconscient il y a un instant, peut sĂ*Ăclairer dĂ*un coup et devenir conscient prĂsentement. Il ne sĂ*agirait donc pas de confondre la raison et lĂ*attention, avec ce qui constitue vĂritablement la conscience.
Pour y voir plus clair, je propose de repartir du postula que tout est conscience. DĂs lors, je peux commencer par distinguer, et cela pour chaque type dĂ*organismes, ce qui peut Ătre perĂu de ce qui ne peut pas lĂ*Ătre. Il y a donc dĂ*un cotĂ lĂ*inconnaissable, qui reste pour une espĂce particuliĂre, de la conscience en puissance (rien ne dit quĂ*elle ne dĂveloppera pas certaines facultĂs perceptives nouvelles dans un avenir plus ou moins proche), et de lĂ*autre ce qui peut Ătre perĂu et constitue le potentiel conscient. Ce potentiel conscient propre ⥠chaque espĂce peut Ătre ⥠son tour sĂparĂ en trois portions.
1) La conscience effective, jĂ*entends la portion minuscule de conscience globale, quĂ*un organisme active ou perĂoit dans lĂ*instant.
2) LĂ*inconscient, la part de conscience que lĂ*organisme ⥠dĂj⥠perĂu au cours de son existence, et celle qu'il est capable de rĂactiver ⥠tout moment, sans que cela soit le cas dans lĂ*instant.
3) LĂ*inconnu, ce que lĂ*organisme est capable de percevoir, mais sans jamais lĂ*avoir fait.
Ce matin je me suis ĂveillĂ avec lĂ*esprit particuliĂrement clair et lĂger. Dans les transports, le sourire me venait spontanĂment et je remarquais avec Ămerveillement, que les gens autour de moi Ătaient tous beaux. La lumiĂre tout particuliĂrement Ătait diffĂrente ! Il y a des matins comme ĂaĂ
Quand je pense quĂ*hier encore, mes pensĂes Ătaient maussades au possible, et que jĂ*aurais volontiers mis mon point dans la gueule au premier malotru, qui aurait osĂ me bousculer dans la rame de mĂtro.
Pour finir, il faut clarifier la notion dĂ*Ătats de conscience, et expliquer ce que sont les Ătats de conscience modifiĂs. Cela est loin dĂ*Ătre Ăvident en raison de la grande confusion qui entoure ces concepts, et des fausses croyances que nous nourrissons ⥠propos de ce quĂ*est la conscience.
Parmi lĂ*ensemble du potentiel conscient que possĂde un organisme, nous avons vu que celui-ci choisissait dĂ*en mettre en valeur certains aspects seulement. Hors lĂ*attention, la facultĂ qui permet cet ĂcrĂmage, ne peut isoler quĂ*un champ rĂduit dĂ*Ămanations du monde dans un mĂme temps. En ce qui concerne les animaux complexes tels que les mammifĂres, le renforcement de cette attention, leur confĂre une plus grande efficacitĂ dĂ*adaptation, mais les oblige en retour, ⥠modifier en permanence la minuscule portion de conscience globale quĂ*ils isolent ⥠chaque instant. Ces changements de focales plus ou moins resserrĂes selon les besoins, et la variĂtĂ des objets sur lesquels se porte lĂ*attention, sont autant de variations et de modifications dans lĂ*Ătat de conscience de cet animal.
LĂ*Ătre humain quand ⥠lui sollicite une grande part de cette facultĂ dĂ*attention, au service de manipulations techniques telles que la confection et l'utilisation des outils, mais surtout par l'usage de la communication verbale et de la pensĂe discursive. En fait, le langage et la raison qui lui est associĂe, rĂduisent encore le champ de notre conscience effective, celle que rassemble notre attention, qui dĂs lors se condense et gagne en intensitĂ. La concentration et lĂ*Ăclat qui en rĂsulte, nous donnent lĂ*illusion quĂ*il sĂ*agit l⥠vĂritablement de la conscience, alors quĂ*il ne sĂ*agit vraisemblablement que du reflet de son action sur nous. LĂ*homme moderne en vient progressivement ⥠considĂrer sa description du monde comme Ătant la rĂalitĂ, et lĂ*Ătat de conscience particulier qui peut rĂflĂchir le moi, ce que nous appelons lĂ*Ego, tend ⥠prendre son indĂpendance et ⥠nous faire croire que nous nous rĂsumons ⥠lui. DĂ*oË la croyance communĂment admise, que nous fonctionnons ⥠partir dĂ*un Ătat de conscience unique, qui est lĂ*Ătat de raison, et que tout les autres Ătats de conscience que nous pouvons observer, sont de ce fait, des Ătats de conscience modifiĂs par rapport ⥠cet Ătat Ătalon.
Cette tendance largement rĂpandue, est ⥠mon avis une des consĂquences majeure dĂ*un grand nombre de troubles psychologiques, que nous trouvons actuellement chez lĂ*homme moderne. Cet Ătat de conscience rĂcent dans l'histoire de l'homme, mais que nous considĂrons par dessus tout comme normal et naturel, nĂ*est en fait quĂ*un Ătat parmi beaucoup dĂ*autres possible. Il a cependant la particularitĂ remarquable dĂ*offrir une continuitĂ linĂaire logique, ce qui nous en facilite la remĂmoration. Cette propriĂtĂ mnĂsique attachĂe aux divers Ătats de conscience, est d'ailleurs rĂellement fascinante. Elle expliquerait notamment le fonctionnement des traumatismes, et lĂ*amnĂsie qui accompagne certaines transes hypnotiques. De l⥠⥠considĂrer les Ătats modifiĂs de conscience, comme des Ătats habituels dont on ne se souviendrait pas lorsque notre esprit est branchĂ sur le mode rationnel, il nĂ*y ⥠quĂ*un pas que je franchit allĂgrement.
Cordialement,
Oromasus
oromasus> Je me suis intĂressĂ au livre On Intelligence suite uax cours d'Intelligence Artificielle que j'ai pu suivre. C'est vrai que l'auteur du livre propose une version 'neo-cortex' et 'neurones partout', mais ce que j'ai trouvĂ le plus intĂressant, c'est qu'il apportait une nouvelle maniĂre de conceptualiser "l'intelligence". Je me suis mĂme mis ⥠programmer un petit programme qui fonctionne par assimilations de "patterns".
Par ma formation, j'ai une vision plus mĂcanisciste ou scientifique de l'approche intelligence, conscience et inconscient.
oromasus
27/02/2006, 01h50
Pode > Oui, j'avais dĂj⥠remarquĂ que cette tendance Ătait importante pour toi. (Je me permet de te tutoyer :) ) Ce doit en effet Ătre passionnant de pouvoir crĂer des programmes qui reproduisent l'intelligence de maniĂre synthĂtique. C'est surtout un domaine qui ⥠beaucoup d'avenir, et si tu est bon, tu n'auras pas trop de mal ⥠trouver un travail bien payĂ pour plus tard.
Tu dois certainement connaĂtre "L'Homme neuronal" de Jean-Pierre Changeux. Je ne crois pas quĂ*il parle de patterns, mais ses modĂles me font penser ⥠ceux de Jeff Hawkins, du moins tels qu'ils sont prĂsentĂs dans le rĂsumĂ que j'ai pu lire. C'est ⥠dire que les neurones du cortex fonctionnent par groupements, et que chaque groupe de neurones est reliĂ aux autres groupes de la mĂme rĂgion, tant de maniĂre verticale, quĂ*horizontale.
En tout cas, la comparaison avec les unitĂs d'infanteries ne me semble pas inconnue. Elle est d'ailleurs tellement lumineuse et bien trouvĂe, que je ne serais pas ĂtonnĂ qu'elle est ĂtĂ reprise par ailleurs.
Mais Hawkins ne considĂre que le nĂo-cortex et les six couches horizontales dont celui-ci semble Ătre composĂ. Du coup, la synthĂtisation informatique devient possible en effet. CĂ*est un peu comme si nous commencions ⥠lĂ*envers, en dotant nos machines des strates dĂ*intelligence les plus rĂcentes chez lĂ*homme. Les choses se corsent quand on pĂnĂtre un peu plus profondĂment dans le mĂcanisme.
Je pense par exemple ⥠la glande endocrine hypophyse, qui en fonction de lĂ*environnement et de certains stimuli, libĂrera des hormones capables dĂ*atteindre des organes cibles ⥠lĂ*autre bout du corps. Nous entrons alors dans le domaine de lĂ*Ămotion, qui fait intervenir aussi bien le systĂme nerveux, que le rĂseau sanguin et les organes internes. Peut-Ătre mĂme devra ont intĂgrer dĂ*autres paramĂtres pour modĂliser le fonctionnement Ămotionnel ?
Pour revenir ⥠Hawkins, si j'ai correctement compris son modĂle d'intelligence, il repose justement sur lĂ*Ăvacuation sĂlective des dĂtails non dĂterminants, ce qui permet ⥠lĂ*animal de crĂer des concepts ⥠partir des ĂlĂments rĂcurrents quĂ*il perĂois dans le monde. En gros, le concept fonctionne un peu comme un thĂorĂme, il nous Ăpargne dĂ*avoir ⥠refaire lĂ*opĂration entiĂre ⥠chaque fois.
Jamais je ne remettrais en cause la puissance et lĂ*avantage extraordinaire de ce type particulier dĂ*intelligence. Cependant, je remarque pour commencer quĂ*elle nĂcessite une grande quantitĂ dĂ*Ănergie, et je pense que dans certains cas elle peut desservir plutĂt quĂ*autre chose.
En clair, il faudrait que lĂ*homme soit capable dĂ*activer cette fonction ponctuellement, et seulement quand il en ⥠besoin, l⥠oË il ⥠tendance ⥠sĂ*en servir en permanence pour tout et nĂ*importe quoi. Car tu nĂ*es certainement pas sans savoir que nous pouvons isoler plusieurs types dĂ*intelligences. En quelque sorte, lĂ*homme moderne qui vient dĂ*inventer la raison, est un peu en train de focaliser dessus, pour peaufiner et parfaire sa crĂation. CĂ*est lĂ*impression que lĂ*humanitĂ me donne depuis l'invention du langage et surtout depuis celle de l'Ăcriture.
Bref, je mĂ*Ătends encore, bavard que je suis. Moi aussi lĂ*approche mĂcaniciste mĂ*intĂresse beaucoup, mais je suis branchĂ avant tout par ce qui peut dĂboucher sur des pratiques thĂrapeutiques plus efficaces, cela dans le but de soigner les gens qui souffrent, plutĂt que sur lĂ*amĂlioration du confort de ceux qui ont du pognon. CĂ*est viscĂral chez moi, et jĂ*ai tendance ⥠me prendre pour une sorte dĂ*alchimiste ⥠la recherche de la pierre philosophale lol ! Tu tĂ*en seras peut Ătre aperĂu ? :D
Conclusion, il faut de tout pour faire un monde parfait !
Oromasus
C'est vrai, j'ai une facette "tout analyser". C'est pour cela que pour compenser, les art-martiaux, la danse, la musique (la batterie) permettent de rĂĂquilibrer tout Ăa ! :)
Nicolas Kent
01/03/2006, 03h03
C'est juste une petit message "d'encouragement" pour Oromasus pour dire que bien que je ne rĂponde pas a tes messages, je les lie avec beaucoup d'intĂrĂt. :wink:
oromasus
01/03/2006, 15h06
Grand merci Nicolas Kent pour ces encouragements qui me vont droit au coeur.
J'ai ĂtĂ occupĂ ces quelques derniers jours, ce qui explique entre autre mon silence. De plus, les vidĂos du congrĂs sur la physique et la conscience, on retenues mon attention cette nuit. Cependant, il est vrai que ne recevant pas de rĂponses, mis ⥠part celles de Pode, je me demandais si mes messages avaient ĂtĂ perĂu positivement par les administrateurs du cite. Me voil⥠rassurĂ ! :D
Je n'ai pas le temps d'Ăcrire un nouveau sujet, mais j'ai un vieux post qui se raccorde assez bien avec la fin de mon dernier message. Il s'adressait ⥠un publique plutĂt versĂ dans l'ĂsotĂrisme, d'oË le choix du vocabulaire. Le texte qui suit ⥠donc ĂtĂ Ăcrit il y a quelques temps, je le reprend tel quel.
Je tenterais un peu plus tard de coucher par Ăcrit mes conclusions concernant l'hypnose ⥠proprement parler.
MĂmoires et Ănergies
Il existe un bien curieux rapport entre notre capacità ⥠encrer des mĂmoires dans notre subconscient, et les niveaux ĂnergĂtiques, ou Ătats de conscience dans lesquels nous vivons les ĂvĂnements ⥠mĂmoriser. Un souvenir enregistrĂ par exemple dans un Ătat ĂlevĂ d'intensitĂ, un niveau Ămotionnel inhabituel pour nous, rĂsistera ⥠la remĂmoration lorsque nous aurons rĂintĂgrĂ notre Ătat habituel de conscience. La discipline qui fait rĂfĂrence ⥠cette Ătrange rĂalitĂ humaine, s'appelle la psychologie transpersonnelle ou holistique. Elle intĂgre les courants issus de la psychanalyse, du bĂhaviorisme, des philosophies orientales, et rĂactualise le concept de spiritualitĂ dans la science. Voil⥠le thĂme que je me propose de dĂvelopper ci-dessous pour les curieux.
Il existe divers niveaux plus ou moins ĂlevĂs de conscience. Plus la frĂquence de l'onde est ĂlevĂe, plus elle donne accĂs ⥠une vision large, dĂtachĂe, holistique du monde. Lorsque nous atteignons un de ces niveaux vibratoires ĂlevĂs, nos prĂoccupations quotidiennes se trouvent noyĂes dans un ensemble d'informations beaucoup plus vaste. Ces ĂlĂments de notre vie de tous les jours restent cependant facilement accessibles ⥠notre entendement. En revanche, le souvenir de ces Ătats plus intenses de rĂalitĂ, rĂsiste ⥠la remĂmoration lorsque nous rĂintĂgrons un niveau vibratoire moins ĂlevĂ, par exemple, notre niveau de conscience habituel. Il en rĂsulte une forme d'amnĂsie dont nous n'avons gĂnĂralement pas conscience, mais que nous vivons pourtant quotidiennement.
La hauteur d'un niveau vibratoire est proportionnelle ⥠la charge Ămotionnelle, ou ⥠l'Ănergie produite pour l'atteindre. Atteindre un niveau vibratoire ĂlevĂ, peut se faire volontairement, grâce ⥠l'intention. Cela implique que l'on soit capable d'encaisser la charge ĂnergĂtique qui y correspond. Mais la plus part du temps, nous atteignons des niveaux vibratoires ĂlevĂs de maniĂre accidentelle ou fortuites. Un choc psychologique par exemple, produit une violente dĂcharge d'Ănergie, une Ămotion intense, qui modifie automatiquement notre niveau de conscience. Lorsque cela se produit, nous voyons et comprenons tout ce qui se passe, mais lorsque l'Ănergie se dissipe, nous perdons le souvenir de l'expĂrience comme au sortir d'un rĂve. C'est sur ce principe que fonctionnent les traumatismes par exemple.
DĂs lors, atteindre un certain niveau vibratoire consciemment, aura pour consĂquence directe de faire ressurgir certaines mĂmoires bloquĂes, et cela sans que nous ayons sus prĂcisĂment avant, que celles-ci existaient. A un niveau que nous pouvons tous expĂrimenter, lorsque nous laissons vagabonder notre pensĂe aprĂs une journĂe d'activitĂ, les faits marquants qui nous reviennent ⥠l'esprit ont cette caractĂristique, qu'ils renvoient ⥠une Ămotion, un Ăpisode d'intensitĂ dans la continuitĂ de notre journĂe.
Cela expliquerait entre autre, que le traumatisme provoquĂ par une NDE (near death expĂrience) puisse nous libĂrer d'un grand nombre de mĂmoires, et de ce fait, nous donner accĂs ⥠un plus haut degrĂ ĂnergĂtique gĂnĂral. D'oË, les capacitĂs parapsychiques accrues des personnes ayant vĂcu ce genre d'expĂriences. La plupart des procĂdĂs initiatiques n'utilisent t'ils pas d'ailleurs ce symbole de la mort rituelle, pour une renaissance dans une conscience plus vive, plus intense de la rĂalitĂ ?
Oromasus le 25-11-2005 ⥠02:50
oromasus
09/03/2006, 08h19
Bonjour ⥠toutes et ⥠tous,
Cette fois-ci c'est sËr, personne n'aura le courage de me lire en entier. :D Je prend quand mĂme le risque de poster ce message en une fois, en espĂrant que votre curiositĂ l'emportera.
D'autant que ma consclusion apporte un regard osĂ sur l'essence de l'hypnose. Du moins j'en ai en tout cas l'impression.
Les scientifiques modernes qui sĂ*occupent de la conscience, la situent dans le crâne sans se poser de question. Ce faisant, ils associent dĂ*office cette facultĂ au cerveau. Mais comme le remarque si bien Julian Jaynes, nĂ*Ătant pas matĂrielle, la conscience nĂ*a de lieu physique que celui quĂ*on veut bien lui donner. CĂ*est comme lĂ*habitude de la dĂfinir tel un espace tridimensionnel oË nous pouvons agir, il sĂ*agit l⥠en rĂalitĂ dĂ*une vue de lĂ*esprit, dĂ*une simple mĂtaphore. Les anciens grecques par exemple, la plaĂaient pour leur part dans la poitrine. Puis cĂ*est en lĂ*associant au sens visuel, que progressivement, nous en sommes venu ⥠la situer derriĂre les yeux, accentuant dĂ*autant son caractĂre spatial. Ces conceptions anciennes, sont si profondĂment ancrĂes en nous, quĂ*il est maintenant difficile dĂ*imaginer que la conscience puisse Ătre autre chose, dĂ*autant que cette croyance est encore renforcĂe, par la dĂcouverte du rĂle fondamental que joue le cerveau dans lĂ*expression de la pensĂe.
CĂ*est ⥠mon avis une erreur fondamentale, qui nous empĂche de prendre le recul nĂcessaire, ⥠la comprĂhension du phĂnomĂne dans toute sa complexitĂ. Je vais tenter de donner ici un autre point du vue, qui je lĂ*espĂre, aura en outre lĂ*avantage de clarifier notre vision de lĂ*hypnose.
Contrairement aux modĂles strictement matĂrialistes, qui font de la conscience une propriĂtĂ exclusive du vivant, voir mĂme un ĂpiphĂnomĂne de lĂ*activitĂ Ălectrochimique du cerveau seul, je pars quand ⥠moi du principe, que la conscience Ătait ⥠lĂ*origine, dĂj⥠contenue en puissance dans la matiĂre. CĂ*est en mettant certaines propriĂtĂs du monde en valeur, grâce ⥠la perception, que les premiers organismes vivants, rendirent effective cette conscience non encore manifestĂe. Ce postula implique que la conscience soit ⥠la fois dans le monde, mais Ăgalement ⥠lĂ*intĂrieur des Ătres vivants. CĂ*est donc en quelque sorte une action rĂciproque, qui permet au phĂnomĂne conscient dĂ*Ămerger, thĂse que je mĂ*apprĂte ⥠dĂvelopper. Car ce point abstrait est essentiel, pour introduire la notion dĂ*action magnĂtique du monde sur le vivant.
La conscience des origines, est indissociable de lĂ*interaction chimique des premiĂres cellules vivantes avec leur environnement. Certains corps, des virus par exemple, on dĂ*ailleurs un statut mal dĂfini entre matiĂre et vivant. Il sĂ*opĂre nĂanmoins une distinction entre la cellule dĂ*une part, et les ĂlĂments du monde extĂrieur de lĂ*autre, ceux-ci se caractĂrisant par certaines de leurs propriĂtĂs physiques. Ainsi la cellule rĂagit diffĂremment selon quĂ*elle est atteinte par un photon, une onde, ou un corps solide.
La complexification de ce processus, aboutit chez les organismes plus ĂvoluĂs, ⥠un traitement sĂlectif des Ămanations du monde. Certains organes se spĂcialisent, et au terme dĂ*une longue Ăvolution, nous aboutissons ⥠la perception sensorielle proprement dite. A partir de lâĄ, je commence ⥠distinguer plusieurs aspects particuliers de cette sĂlection par les sens. Je pars tout dĂ*abord du potentiel conscient, qui est lĂ*ensemble des ĂlĂments du monde que lĂ*organisme peut percevoir grâce ⥠ses sens, et ensuite, j'en isole la conscience effective, qui est la minuscule portion des Ămanations infinies, quĂ*il met en valeur ⥠un moment donnĂ.
Mais ce n'est pas tout. Progressivement, l'organisme se dote d'une mĂmoire interne. La perception directe se double dĂsormais d'informations qui Ămanent de lui mĂme. Cette fonction, en se complexifiant ⥠son tour, donne ⥠l'organisme la facultĂ de se forger une sorte de reprĂsentation ĂpurĂe du monde. Les dĂtails sont ĂvacuĂs au profit d'une mise en valeur des constantes, ce qui lui permet d'adopter un comportement de plus en plus adaptĂ. La rĂalitĂ externe n'est plus seulement perĂue, elle est rĂflĂchie. Ce rĂservoir de perceptions passĂes, forme en quelque sorte un subconscient, qui s'oppose dĂs lors ⥠la conscience effective, tout en nourrissant celle-ci au mĂme titre que le monde extĂrieur.
Avec l'apparition des premiers cerveaux munis d'un cortex, les animaux acquiĂrent enfin la facultĂ de gĂnĂrer des formes mentales, et de les percevoir comme ils perĂoivent les formes extĂrieures. Ce nouveau degrĂ de rĂalitĂ, devient alors quasiment indĂpendant du monde environnant, mĂme s'il en est le lointain reflet. Le rĂve s'immisce entre l'Ătre vivant, et le plan de la pure rĂalitĂ des rĂactions chimiques primaires. La conscience effective se dĂdouble alors entre, l'inconscient d'une part, c'est ⥠dire ce que nous percevons dans l'instant, mais dĂcidons de ne pas traiter, et de l'autre la conscience vive, qui est le rĂsultat d'un ĂcrĂmage drastique permettant la pensĂe. Cette conscience vive, plus ou moins diffuse selon les espĂces, acquiĂre une densitĂ rare chez l'Ătre humain. Elle aboutie alors ⥠la conscience rĂflexive, cette fameuse facultĂ de prendre conscience du fait que nous soyons conscient.
A partir de cet examen, plusieurs ĂlĂments de rĂflexions s'imposent ⥠nous.
Ce que nous nommons habituellement conscience, n'est en fait qu'une coupe, un Ătat, ou une parcelle, de la conscience en tant que telle. A cause d'une imprĂcision lexicale, d'un flou sĂmantique, nous avons tendance ⥠confondre la partie, que faute de mieux nous appelons conscience, avec l'ensemble, qui est vĂritablement ce que dĂsigne le terme "conscience".
Quand Michel Cabanac, par exemple, situe l'Ămergence de la conscience ⥠lĂ*Ăpoque des premiers reptiles dotĂs d'un cortex cĂrĂbral, il parle en fait des premiĂres gĂnĂrations mentales, des premiĂres formes rĂvĂes ou pensĂes, qui sont en effet des ĂpiphĂnomĂnes conscients. Il veut dire quĂ*⥠partir de ce stade d'Ăvolution du systĂme nerveux, lĂ*animal est capable de garder en tĂte des formes mentales plus ou moins complexes. Nous pouvons appeler conscience vive cet Ătat particulier de la conscience effective, car celle-ci acquiĂre dĂs lors une forme de vitalitĂ propre. Avec les oiseaux et les mammifĂres, l'animal devient ensuite capable de gĂnĂrer spontanĂment des formes pensĂes, sans qu'il y ait besoins pour cela de stimuli externes. Il s'agit l⥠des premiers vĂritables animaux rĂveurs. De la mĂme maniĂre, quand Julian Jaynes propose de situer la naissance de la conscience aux alentours du premier siĂcle avant J - C, il ne fait que dĂcrire l'Ămergence de la conscience rĂflexive, qui sĂ*avĂre Ătre en dĂfinitive, un nouveau degrĂ d'abstraction de la conscience effective.
Il serait donc plus juste de dire, que ce que nous observons dans ces deux cas, ne sont que des niveaux diffĂrents de condensation, ou de concentration de la conscience effective, celle-ci ayant acquis progressivement au cours de l'Ăvolution, la facultĂ de s'affranchir du monde extĂrieur, et de se focaliser sur elle mĂme.
De mĂme, il apparaĂt Ăvident que la conscience est intimement liĂe ⥠la perception, et ⥠travers cette derniĂre, au monde extĂrieur dont elle participe. Cette observation me permet d'introduire l'idĂe, que les ĂlĂments du monde exercent une attraction, une pression, ou produisent une rĂaction plus ou moins importante, chez les organismes individuels qui dĂs lors deviennent conscients. Cette action, que je compare dĂj⥠⥠une forme de magnĂtisme, est ensuite accentuĂe par les sens des organismes eux mĂme. La sĂlection naturelle prĂdispose en effet certains ĂlĂments du monde, la lumiĂre par exemple, ⥠projeter leur part de conscience en puissance sur les organismes rĂactifs. Ceux-ci s'accordent alors de maniĂre rĂflexe avec le monde.
Les animaux ĂvoluĂs s'affranchissent en partie de cette pression, en ce qu'ils peuvent se libĂrer du monde pour ne rĂagir qu'⥠leurs propres impulsions internes. Dans le cas de l'Ătre humain, j'affirme mĂme que nous vivons en permanence dans une projection, une reconstitution du monde, quĂ*on peut comparer ⥠un Ătat de rĂve ĂveillĂ. Lorsque nous ne dormons pas, notre rĂve se stabilise en se fixant sur les ĂlĂments du monde que nous avons dĂcidĂ de mettre en valeur, ce qui confĂre une grande cohĂrence ⥠notre perception. Cette cohĂrence est ce qui nous permet de distinguer le rĂve ⥠proprement parler, de ce que nous considĂrons Ătre la rĂalitĂ. Mais il est tout aussi juste de dire, que notre conscience du monde est du rĂve, et que celui-ci acquiĂre de la cohĂrence, simplement parce qu'il est fixĂ par l'action magnĂtique des ĂlĂments du monde sur nos sens. En rĂsumĂ, le monde hypnotise en quelque sorte les Ătres vivants. On pourrait dire aussi que la conscience est le produit dĂ*une forme d'hypnose naturelle, que les Ămanations du monde dirigent sur les organismes vivants, ou encore que lĂ*hypnose est ce que nous voyons, quand nous observons le fonctionnement de notre conscience. Dans ces conditions, lĂ*hypnotiseur ne fait que se substituer au monde, en utilisant sa bonne connaissance de notre fonctionnement perceptuel, pour diriger notre rĂve.
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout ! N'hĂsitez pas encore une fois ⥠me faire part de vos rĂactions. Ce que je raconte est pour vous une abĂration, une Ăvidence, une hypothĂse interessante ?
Oromasus
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