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Voir la version complčte : Etre malade, avoir une maladie... jeux de mots



chrisDeFouRire
06/03/2006, 09h27
Salut !

De nature joueuse, mon inconscient a tendance a me faire remarquer le sens cachÈ des mots, et je l'en remercie...

Et rÈcemment, le fait "d'avoir" une maladie m'a frappÈ. En quoi est-ce une possession, quelque chose qu'on a, donc qu'on pourrait perdre, ou donner (tu me DONNES mal a la tete), etc... Le vocabulaire qu'on utilise m'interpelle !
Autre mots frappants : on "est". Comme si on n'avait pas le choix. On est (nait ? ;-) ) allergique (ou myope, ou boulimique...) par exemple. Quand on est, ca semble encore plus incurable, ca fait partie de nous...
Le dernier qui me vient ‡ l'esprit, pas le moins intÈressant : "faire"... ou quand le psychosomatique se montre au grand jour ! Je FAIS de l'asthme, des migraines, des crises de ceci ou cela, etc....

Ce qui m'ennuie, c'est qu'il n'est pas facile d'utiliser d'autres mots pour tenter de recadrer ! Etre "atteint de" ou "touchÈ par"... est on une cible trËs passive ? "souffrir de"... doit on vraiment souffrir ?

L'anglais utilise des structures similaires... peut etre d'autres langues ont-elle fait des "choix" plus utiles que de nous enfermer dans un modËle par le vocabulaire lui meme ? Peut etre que je ne pense pas a d'autres structures verbales qui existent bel et bien ?

Peut etre est-ce juste une prise de tÍte stÈrile et passagËre, mais j'aimerais trouver des mots plus justes.
J'aimerais pouvoir me dire que je ne SUIS pas allergique.
J'aimerais me dire que je n'AI pas des migraines ou que je n'en FAIS pas.

Je suis prÍt a changer pour les allergies, je ne tiens pas particuliËrement a cette facette de moi meme, j'aimerais la percevoir autrement... mais comment le verbaliser autrement.
Pareil, je suis prÍt a donner mes migraines a mon ordinateur, je ne tiens pas particuliËrement ‡ ce que j'AI... et je ne les trouve pas particuliËrement intÈressantes ‡ crÈer, je prÈfËre FAIRE des photos !

On choisit rarement notre vocabulaire ‡ la lÈgËre, et j'aimerais avoir des pistes pour recadrer tout cela... Vous avez des idÈes ?

Peut etre que "ma tÍte" a des migraines... et qu'elle pourrait, tant qu'‡ faire, les donner a mes cheveux plutÙt que de les garder pour elle ?
Peut etre que "je fais" des migraines, mais que je prÈfËrerais perdre la recette ou le gout de les faire, ou ne plus trouver les ingrÈdients ?
Peut etre que "je" suis allergique, mais je prÈfËrerais essuyer mes allergies dans une serviette Èponge (comme quand je SUIS mouillÈ)...

Suis-je sur la bonne voie ? J'aime choisir mes mots avec beaucoup d'attention, et si je suis visuel, je n'en demeure pas moins certain que les mots que j'utilise ont une portÈe...

Merci pour tout avis ou expÈrience !
Chris

Isabelle63
06/03/2006, 11h17
bonjour

Ce message m'interpelle beaucoup!

Des mots, des phrases sont des poids pour le conscient et l'inconscient...en fait je dis souvent "je suis malade" "je souffre d'une..J'ai une maladie qui..est douloureuse, fatiguante etc..

Je ne dis pas : je suis une personne qui presente une pathologie neuromusculaire et j'ai du mal ‡ trouver ces phrases ou des mots qui pourraient me convenir et convenir aux autres (famille, amis etc)

Ce n'est pas simple vraiment. L'influence des mots a une enorme influence sur le ressenti de la personne qui vit la maladie, et ca peut modifier sa perception mais aussi celles des autres.

Choisis t on volontairement les mots ou finalement est ce un acte inconscient?


C'est trouver les mots justes afin que l'inconscient ne prenne pas ca negativement? Comment trouver les bons mots et les bonnes phrases? Verbaliser son etat autrement, c'est ca?

Je me pose les memes questions! :roll:

Isabelle

Antoine
06/03/2006, 11h21
Excellent Chris. :lol:

Les questions que tu te poses sont aussi intÈressantes que les rÈponses que tu donnes.

Il est vrai que la formulation du rapport que nous avons avec un ÈlÈment problÈmatique est en gÈnÈral de l'ordre du "je fais", ou du "je possËde" . L'idÈal serait de s'expirmer au passif : au lieu de dire "j'ai attrappÈ la grippe", on dirait "la grippe m'a attrappÈ' ; ou comme tu le suggËres avec finesse, dissocier une partie du corps : au lieu de "j'ai mal au bras", "mon bras a mal" ; ou au lieu de "j'ai froid", "ma peau ressent le froid" ...
Cependant, si c'est mon bras qui a mal, j'aurai peut-Ítre tendance ‡ croire que je peux pas faire grand chose pour lui.
Se sentir investi entiËrement par un problËme, Áa permet de ne pas y Ítre indiffÈrent, Áa permet de rÈagir, et de se dire, puisque c'est moi qui l'ai, moi qui le fait, moi qui l'ai attrappÈ, qu'est-ce que JE peux faire pour changer cela ?
Si JE suis responsable de ce qui m'arrive (au moins en partie) , alors je suis aussi pleinement responsable du changement...

En fait, lidÈal ne serait-il pas de se dissocier juste assez pour s'allÈger du poids de nos symptÙmes, et les oublier un petit peu quand de toute faÁon on est en train de faire autre chose ; et puis de bien se les rÈapproprier quand le moment est venu de ce dire "bon, maintenant concrËtement qu'est-ce que JE peux faire pour changer cela ..." ? :?: :wink:

Apprendre ‡ vivre avec, pour trËs vite savoir comment vivre sans.

En hypnose, on est souvent confrontÈ ‡ une autre difficultÈ que tu Èvoques : formuler la situation en positif. Au lieu de dire "je ne veux plus faire de l'asthme :( " ; on devrait focaliser sur ce qu'on veut : "je veux respirer avec aisance :) et fluiditÈ :D ‡ chaque instant :lol: , etc... " Et c'est parfois un peu moins facile pour d'autres symptÙmes, mais en cherchant bien, on trouve toujours une faÁon d'exprimer en termes positifs ce qu'on veut atteindre. :D

Voil‡ pour ma rÈponse, j'espËre que je ne suis pas trop hors-sujet.

A bientÙt

Antoine


PS : Je me demande parfois pourquoi les gens qui ont crÈÈ ce forum se, sont embÍtÈ ‡ faire des parties diffÈrentes destinÈes ‡ ce genre de messages :wink: :)

llenox
06/03/2006, 15h59
Chrisdefourir,

Ton message me touche beaucoup, j'ai commencÈ a changer mon vocabulaire transformationnel et ca fais une diffence... Liste de mots qu'on peut changer page 242 L'Èveil de votre puissance intÈrieure d"Anthony Robbin.

Parfois quand je pense etre tres inquiete, mon inconscient me demande : es-tu si inquiËte que ca ? et la je m'apercois que j'exagere mon Èmotion

comme quand je pense etre dÈprimÈ et qu'en rÈalitÈ je suis juste pas tout a fais dans mon assiette.

J'ai arretÈ de me vampiriser...

llenox

Christophe
06/03/2006, 18h38
comme quand je pense etre dÈprimÈ et qu'en rÈalitÈ je suis juste pas tout a fais dans mon assiette

En mÍme temps quand tu es dans une assiette les gens te regarde toujours un peu bizarrement :lol:


J'ai arretÈ de me vampiriser

Quand on veut se mordre dans le cou soi-mÍme c'est pas facile :wink:

chrisDeFouRire
06/03/2006, 18h54
Bon... apparemment une piste intÈressante...

D'un cotÈ j'espÈrais susciter les commentaires de ceux qui ont pu se poser ces questions avant moi, d'autre part je me suis dit qu'on pouvait tous bÈnÈficier d'une piste de recadrage verbal.

Pour les allergies, je vais tenter cette piste et ce qu'elle m'inspire...
Un petit test cet apres midi s'avere concluant, je n'ai pas mouillÈ un seul mouchoir depuis... mais j'ai pris un antihistaminique ce matin (qui calme nettement).

Le probleme des allergies, c'est qu'on est allergique, on a des allergies, on fait des allergies... Alors j'ai essayÈ de voir tous les points...

Je vous en dirai plus demain...

Bye
Chris

daniel
09/03/2006, 14h20
Nous nous faisons souvent avoir par le verbe avoir
Nous nous faisons avoir par le verbe faire
On se fait avoir quoi
Et si on se rÈapproprier le verbe Ítre.
Que signifie pour vous Ítre en bonne santÈ voir mÍme en trËs bonne santÈ.
LĂ*Ètat dĂ*Ítre apporte en mÍme temps les Èmotions
Etre en bonne santÈ mĂ*apporte quelle Èmotion ?


Le verbe avoir doit se conjuguÈ au passÈ
JĂ*avais un problËmeÖ

Autrefois jĂ*avais un systËme immunitaire dÈplorable
Chaque fois quĂ*un pollen passait dans le coin jĂ*Ètais au courant (symptÙmes) Depuis jĂ*ai eu un entretien avec mon inconscient et je lui ai fait comprendre quĂ*il pouvait faire autrement. Maintenant je possËde un systËme immunitaire ultra performant et je respire le bon air de la campagne en toutes saisonsÖ

centreconseil
10/03/2006, 19h25
Ces jeux de mots dont il est question ici
jouent un rÙle capital dans notre langage.

Prenons l'exemple du verbe ETRE qui est le plus important
dans la relation avec le symptÙme et la maladie.
Ce verbe fait du tort ‡ la plupart des personnes.
Avec le verbe Ítre, la personne s'approprie son symptÙme.
Ce verbe est a utiliser avec beaucoup de modÈration
car il dÈpend de notre identitÈ.

Je reÁois souvent des personnes suivies en psychiatrie
qui s'inquiÈtent du diagnostique donnÈ par leur mÈdecin.
Le diagnostique peut Ítre parfois trËs dangereux
car la personne s'approprie alors ce qui est dit.
Imaginez que l'on vous dise que vous Ítes
"skysophrËne" ou que vous Ítes "dÈpressif"
Dans ce cas, vous avez une Ètiquette qui va vous poursuivre.

Prenons maintenant l'exemple suivant :
TrËs souvent, lorsqu'une personne vient me consulter pour le tabac,
elle s'exprime en me disant : "je suis un gros fumeur"
Dans cette expression, la personne s'identifie comme "fumeur"
au niveau de son identitÈ.
Si elle EST, alors il n'y a rien ‡ faire puisque c'est ainsi !
L'objectif est alors de recadrer cette personne
en transformant le verbe ETRE ‡ un autre niveau
comme par exemple : "je fume beaucoup"
Il existe une Èchelle d'Èvolution que l'on nomme "les niveaux logiques"
Ces niveaux sont rÈpartis chronologiquement de la faÁon suivante :
Environnement, Comportement, CapacitÈ,
Valeur et croyance, IdentitÈ, appartenance et spiritualitÈ.
Vous remarquerez que le niveau de l'identitÈ est l'un des plus hauts.
En fait, il est trËs difficile voire impossible
de travailler un symptÙme qui est logÈ au niveau de l'identitÈ.
Quand une personne parle au niveau de son identitÈ "je suis..."
je recadre systÈmatiquement pour la faire descendre
‡ un des niveaux permettant d'accÈder au changement.

Voici d'autres exemples que je rencontre
quotidiennement en consultation :
Je SUIS nul
Je SUIS gros
Je ne SUIS pas capable
Je SUIS timide
Je SUIS dÈpressif, etc.

La liste est longue, et vous l'aurez compris,
partant du principe que l'on devient ce que l'on pense, imaginez !

Les jeux de mots (maux) sont des rÈvÈlateurs
de nos pensÈes qui sortent sous formes de lapsus.

Ces messages nous sont donnÈs par
notre inconscient qui "l‚che" ce qui est en nous.

Lorsqu'une personne me dit qu'elle en a plein le dos,
je recherche alors le message cachÈ qu'elle me livre.

Si cette personne me dit qu'elle n'en peut plus de vivre avec son conjoint...
si elle poursuit en me disant quelque chose du genre
"pourtant, j'ai tout fait pour le rendre heureux",
je prend trËs au sÈrieux cette notion d'Ètouffement dont elle parle.

Cette notion du langage est la clÈ des thÈrapies brËves.
Comme je l'ai dÈj‡ ÈvoquÈ dans certains de mes posts,
si la plupart de mes interventions se font
sur de trËs courtes durÈes (trËs souvent 1 ‡ 3 sÈances),
c'est simplement parce que je recherche
les messages cachÈs dans ce qui est formulÈ par le plaignant.

Et toujours avec ce fameux verbe ETRE :
Si vous dites : "ce plat n'est pas bon"
il s'agit l‡ de votre opinion et il est mieux de dire :
"je n'aime pas ce plat"
"Cette personne est moche" = "je trouve cette personne moche"
"Je suis violent" = "j'ai des actes de violences"
"Je suis timide" = "certaines situations m'intimident"...etc.

L'efficacitÈ des thÈrapies brËves et de l'hypnose
dÈpend avant tout des messages conscients
mais surtout inconscients qui sont exprimÈs,
que ce soit la parole, les gestes, ou tout autre chose.

Isabelle63
10/03/2006, 20h55
Centre conseil


C'est tellement vrai et interessant ce que vous ecrivez. Les mots pour des maux, codes caches mais revelateurs de notre vecu.

Isabelle

Christophe
11/03/2006, 11h31
Je ne SUIS pas capable

PrÈfÈrable ‡ "je suis incapable" :wink:
Comme quoi les jeux de mots nous rÈservent des surprises mÍme quand on est attentifs ‡ les dÈbusquer ! Les coquains :lol:
En l'occurence ce jeux de mots est plutÙt positif.

christian
11/03/2006, 13h56
Bonjour

Toutes les thÈrapies sont basÈes sur la dissociation conscient inconscient

DËs lors le seul langage est:

"une partie inconsciente me suggÈre que je suis nul"
"une partie inconsciente me suggÈre que je suis incapable de"
Ne pas confondre une partie inconsciente dÈnommÈe "Conscient"" Ego" avec les autres parties.


Amicalement Christian :wink:

llenox
11/03/2006, 15h46
Les niveaux logiques de Robert Dilt


http://frd.evolutif.free.fr/Evolutif/Fiches%20Pratiques/FP-PNL-NivLog.htm


Mon thÈrapeutre me conseillait de dire j'ai tendance a avoir a la tete au lieu de J'ai toujours mal a la tete...


Bon week-end :wink:

llenox

llenox
12/03/2006, 21h07
Parlans de vocabulaires transformationnels


http://activezone.forumactif.com/viewtopic.forum?t=16

p.s le lien n'est plus actif mais vous pouvez seulement lire.


llenox

Nicolasdu74
13/03/2006, 18h16
Bonsoir

Une petite question pour centreconseil:

Quand une personne te dis qu'elle est trop "grosse", tu la fais donc redescendre en lui faisant dire "j'ai des problËme de surcharge ponderale" mais elle reste quand mÍme en haut.....

Coimment la fais tu redescendre tout en bas ???

Merci

Nicolas

centreconseil
14/03/2006, 09h03
Quand une personne te dis qu'elle est trop "grosse", tu la fais donc redescendre en lui faisant dire "j'ai des problËme de surcharge ponderale" mais elle reste quand mÍme en haut.....Coimment la fais tu redescendre tout en bas ???
En fait, tout cela se passe en mode conversationnel.
Il s'agit de faire ce que l'on appelle un recadrage verbal
c'est ‡ dire que l'on va reformuler les propos de la personne,
tout en changeant quelques mots ou expressions.
Pour notre exemple, la personne me dit qu'elle EST trop grosse,
et l‡, tout en lui parlant, je recadre son propos en lui disant
qu'elle "pense avoir trop de poids" par exemple.
En rÈpondant ainsi, cela ne va pas la faire mincir de suite Èvidemment,
mais Áa va prÈparer son inconscient ‡ une autre faÁon de penser
ce qui va permettre d'accÈder plus rapidement au travail de changement.
Remarquerez Ègalement la transformation de
"je suis" en "vous pensez que"
Le but n'est donc pas que "je" la fasse redescendre comme vous dites
mais qu'elle change sa faÁon de considÈrer cette surcharge
dont elle est en train de me parler.
Comme nous le savons, la faÁon de penser va influer sur notre rÈalitÈ
ce qui fait que si je recadre sa faÁon de penser vers son objectif,
alors sa rÈalitÈ va changer dans cette direction.
Une autre faÁon de recadrer une personne en parlant
est de reformuler le symptÙme ou le mal Ítre au passÈ.
Par exemple si la personne dit qu'elle mange trop le soir,
je reformule en lui disant :
"et c'Ètait quand la derniËre fois que vous avez trop mangÈ ?"
ce qui sous entend que c'est fini puisqu'il s'agissait de la derniËre fois.
Ce dernier message s'adresse ‡ l'inconscient de la personne
qui va prendre en compte ce sous entendu.
Donc pour rÈpondre ‡ votre demande,
cette faÁon de procÈder est plus une prÈparation au changement
plutÙt qu'un travail ‡ proprement parler.
Ce qui signifie que j'utilise ensuite un protocole adaptÈ
pour amplifier le travail de changement.
D'une faÁon gÈnÈrale, mes interventions
se font essentiellement sur un ton de conversation.
Il m'arrive trËs souvent de faire 5 ‡ 10 minutes
de protocole sur une sÈance conversationnelle de 1h30.
Parce que ce qui compte avant tout,
ce n'est pas de faire de l'hypnose pour faire de l'hypnose,
mais bien d'obtenir rapidement le changement souhaitÈ,
n'est-ce pas...

Nicolasdu74
14/03/2006, 09h33
Bonjour

Oui je suis tout ‡ fais daccord...... Le but n'es pas de faire de l'hypnose pour de l'hypnose.....
Merci beaucoup pour la reponse....


Nicolas

llenox
15/03/2006, 15h33
Bonjour Centreconseil,

Peut-on utiliser le recadrage verbal en auto-hypnose avant de faire notre sÈance pour un changement? si oui Le faire soi-meme serait-il aussi efficace ?

llenox